Lettre ouverte adressée au Président de Région, au Président du département, aux députés, aux sénateurs et aux maires des communes littorales de l’île de la Réunion.
Il y a déjà une semaine, 50 députés ont rédigé une [lettre à l’attention des ministres pour demander des aménagements]url:https://actu.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin_50129/des-deputes-reclament-reouverture-plages-le-11-mai-dans-departements-verts_33357313.html afin de redonner dès le 11 mai l’accès aux plages à la baignade et aux activités nautiques dans les départements classés « verts ». Hier, le sénateur du département des Landes a déposé un [amendement au projet de loi]url:https://www.facebook.com/eric.kerrouche/posts/10158248577874487 de prorogation de l’état d’urgence sanitaire, qui vise à « déroger aux mesures de déplacement prévues dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, en autorisant l’accès aux plages du littoral et plans d’eau intérieurs, aux fins exclusives de pratiques dynamiques raisonnées, aquatiques ou terrestres, comme cela se fait dans d’autres pays».
Hier encore, les maires des villes littorales, de Biarritz à la [La Rochelle]url:https://www.facebook.com/jeanfrancoisfountaine/videos/251555859538943/ en passant par [Lacanau]url:https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/rouvrir-plages-du-medoc-11-mai-c-est-possible-toute-securite-laurent-peyrondet-1820946.html et Hossegor, mais aussi [le président de la région Nouvelle Aquitaine]url:https://www.facebook.com/laurent.peyrondet/posts/2925292934212922 , ont relaté leurs démarches incessantes auprès des préfets, pour proposer des protocoles de réouverture. Ils ont mis en avant aussi bien les bienfaits de l’océan et les facilités de distanciation sur la plage, que la possibilité de mettre en place, par exemple, un protocole où les gens viennent, se baignent, et repartent. Il n’est pas normal que les activités physiques puissent être permises en forêt/montagne mais pas sur les plages, surtout pour ceux qui comme nous vivent devant la mer !
Les élus en métropole sont, de plus, extrêmement inquiets de la situation économique littorale : la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, jusqu’au 24 juillet, faisant peser la menace d’une fermeture des plages à minima jusqu’à cette date. À l’approche de l’été, ce sont des milliers d’entreprises et des dizaines de milliers d’emplois qu’ils tentent de sauver.
Nous vous demandons, au-delà de votre appartenance politique, de soutenir les démarches et les textes étudiés actuellement dans les assemblées concernant le retour aux plages. Cela permettrait ici aussi de faire repartir notre économie littorale, mise à mal depuis tant d’années.
Par ailleurs, nous avons à la Réunion une épidémie maîtrisée qui nous place en vert, et l’insularité peut jouer en notre faveur dans ce dossier. En effet, l’argument principal du 1er ministre repose sur l’impossibilité au plan national, au vu de la grande « attractivité des plages », de faire respecter la limitation des déplacements dans un rayon de 100 km. Or, dans notre île d’à peine 60 km de diamètre, il est possible de plaider pour une dérogation, dans le cadre des dispositions spécifiques qui vont être négociés avec le préfet.
À travers cette lettre, nous vous invitons aujourd’hui, une fois encore, à vous positionner en faveur de l’océan. Cette problématique nous concerne au 1er plan puisque nous sommes une île, et que l’accès immédiat au bord de mer est un bien précieux, que beaucoup nous envient. Notre territoire est particulièrement isolé, de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de voyager, encore plus en ces temps compliqués.
Enfin, n’oubliez pas de considérer l’accès à nos rivages pour les pécheurs amateurs. Beaucoup de Réunionnais, parmi les plus modestes, ont pour loisir simple d’aller à la pêche. C’est une activité essentielle, qui permet d’agrémenter les marmites, difficiles à remplir en ce moment.
Nous ne vous demandons pas des miracles, mais juste de défendre les intérêts des réunionnais en essayant de trouver des adaptations avec le préfet.
Nous savons tous à quel point l’urgence sociale et sanitaire vous accapare en ces temps de crise, mais vous ne pouvez pas oublier non plus que l’accès à notre environnement naturel constitue un pan essentiel de notre cadre de vie et de notre bien-être.
Nous restons, avec l’ensemble des acteurs concernés, à votre disposition pour étudier et proposer avec vous les modalités d’un retour maîtrisé à notre bord de mer.