Tout d’abord il est important de rappeler que l’Artane est une drogue antispasmodique qui est prescrite contre la maladie de Parkinson, ou contre les effets secondaires lors de la prise de certains neuroleptiques. « En pharmacie, le produit coûte 3 euros. Mais il sera revendu 6 euros par le dealer« , selon le docteur Jean-François Daffreville, de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie. Ce produit a des effets secondaires: vision brouillée, bouche sèche, nausée, énervement. Mais il a un effet euphorisant, qui, associé à l’alcool et/ou au cannabis est également « désinhibant« . Autrement dit, il facilite le passage à l’acte. Il n’entraîne pas de dépendance physique. Mais associé à l’alcool, le consommateur peut croire qu’il est dépendant au produit, et le consommera dès lors pour se sentir mieux. Outre le fait que ce produit sera consommé par des jeunes, pour se donner le courage d’aller voler ou de vandaliser, il est également consommé par des personnes en détresse. « Lors de l’adolescence, le jeune se cherche, et ressent le besoin de transgresser. Et la plupart d’entre eux finiront par trouver leurs marques. Mais 15% d’entre eux, tout milieux confondus, vont avoir une consommation régulière qui leur donnera l’impression de trouver un réconfort« , souligne le docteur Daffreville. Ces jeunes Réunionnais qui vont consommer quotidiennement l’Artane sont en détresse psychologique. Bien souvent, ils sont victime de violences sexuelles ou autres… Les enfants de parents divorcés, se sentant responsables, on encore les enfants adoptés, ayant un sentiment d’abandon, vont rechercher « la défonce anti-pensée« . Sachant qu’il y a désormais d’autres produits, plus efficaces et avec beaucoup moins d’effets secondaires contre la maladie de Parkinson, il paraît opportun de restreindre la vente de ce médicament. Dans un contexte où ce produit est largement détourné de sa première utilité, qu’attendent les instances médicales pour réagir ?