« Ma réaction c’est d’abord de dire que j’ai beaucoup de peine. Parce que Jacques Chirac était pour moi d’abord un grand président de la République. il l’a montré à deux nombreuses reprises. Je citerai trois situations : c’est tout d’abord son refus d’entrer en guerre contre l’Irak. Quand les Américains l’avaient décidé, il a montré son indépendance de vue, de pensée. Il a montré que la France existait en tant que telle et que c’était une grande nation avec ses valeurs.
La deuxième idée c’est son cri d’alarme à Rio, c’était il y a 18 ans maintenant. C’était pour dire, on s’en rappelle tous, que « la maison brûle et que nous regardons ailleurs ». C’était la prise de conscience de cette situation dramatique pour notre planète.
La troisième chose qui me restera chez Chirac c’est son profond attachement à l’Outre-mer, et il avait pleinement conscience que la France c’était la France parce qu’elle rayonnait partout dans le monde. Et cet attachement, ce n’était pas que des mots.
Jacques Chirac c’est « l’Opération intégrée de développement ». Le basculement de l’eau de l’Est vers l’ouest, c’est la volonté, la décision de Chirac. C’est aussi la défiscalisation qui a permis la création de millier de logements et de dizaine de milliers d’emplois.
Cet attachement à l’Outre-mer, ce n’était pas qu’un attachement ‘politique’. Chirac était profondément humain. Moi qui faisait campagne à ses côtés, je me souviens des phrases de l’un de ses lieutenants qui disait que lorsque Chirac entrait dans un café dans lequel il y a 50 clients, eh bien quand il ressortait il y avait 50 chiraquiens ! Il avait un contact extraordinaire parce qu’il était profondément humain. C’était ça, c’était un grand président, l’ami des Outre-mer, c’était notre… (ému, ndlr) et que je pleure aujourd’hui, il était profondément humain ! »