Plus la teneur en alcool est forte, plus la boisson est taxée. C’est le cas en Métropole mais pas à La Réunion. Alors que l’île se situe en première place concernant les états d’ivresse et les hospitalisations conséquentes, et en deuxième place pour le niveau de mortalité liée l’alcool, tout est fait pour inciter à sa consommation. C’est l’avis du docteur David Mété, chef du service Addictologie au CHU Félix Guyon, qui participe ce samedi 6 octobre à la Journée sans alcool à Saint-Denis.
« Les panneaux publicitaires, les espaces pub dans les journaux, les promotions des supermarchés… tout est fait pour inciter à boire le rhume, le whisky. En plus de ça, il y a une fiscalité quasi-nulle pour les produits dérivés du sucre donc le rhum est accessible à tous, s’indigne-t-il. Les élus ne souhaitent pas taxer pour ne pas impacter les commerçants. Mais qu’y a-t-il de plus important que la santé ? »
La Journée sans alcool aura donc pour but de sensibiliser, rendre hommage aux milliers de victimes de l’alcool (maladies, accidents, violences) mais surtout déposer une motion en Préfecture afin de demander une meilleure régulation des publicités et taxes ainsi que la publication de rapports sur les spécificités des Outre-mers.
Une marche blanche à laquelle les victimes et leur famille, « pour montrer que non, ce n’est pas une fatalité », sont conviées se tiendra à 10h au Jardin de l’Etat jusqu’à la préfecture.