Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2018, la route de Kevin A. et celle de Reichad L. allaient se croiser pour le pire. Le premier roulait après avoir consommé du zamal et de l'alcool sur un scooter débridé, prêté par un ami qui n'était pas assuré. Au volant de sa BMW série 2, le second revenait de l'Ouest du département où il avait partagé un repas au restaurant avec sa compagne de l'époque. Sur cette portion de route de la RN2 à Sainte-Rose où les deux véhicules s'étaient percutés, la chaussée était mouillée et l'éclairage public ne fonctionnait plus.
Dans cette sortie de courbe limitée à 50km/h, chacun avait vraisemblablement empiété sur la voie de l'autre. Le choc avait été violent et le scootériste, Kevin A., 25 ans, polytraumatisé, n'avait pas survécu à ses blessures. Confiée à un juge d'instruction de Saint-Denis, l'enquête pour homicide involontaire avait été classée sans suite. Le magistrat avait donc estimé qu'il n'y avait pas assez de charges pour renvoyer le conducteur sobre de la BMW devant un tribunal.
Dans cette sortie de courbe limitée à 50km/h, chacun avait vraisemblablement empiété sur la voie de l'autre. Le choc avait été violent et le scootériste, Kevin A., 25 ans, polytraumatisé, n'avait pas survécu à ses blessures. Confiée à un juge d'instruction de Saint-Denis, l'enquête pour homicide involontaire avait été classée sans suite. Le magistrat avait donc estimé qu'il n'y avait pas assez de charges pour renvoyer le conducteur sobre de la BMW devant un tribunal.
La procédure rouverte suite à l'intervention d'un politique
Mais c'était sans compter l'intervention d'un homme politique de l'Est qui a convaincu la famille de la victime à se constituer partie civile afin que le dossier soit réexaminé. Face à de nouvelles investigations et les deux expertises diligentées, le nouveau juge avait décidé de poursuivre Reichad L. en justice.
"Il a été dit que Kevin ne portait pas de casque mais il a été retrouvé dans les arbres lors d'un élagage comme si quelqu'un l'avait jeté" lance l'avocate des proches de Kevin A. aux magistrats du tribunal correctionnel qui jugeaient l'affaire, vendredi 27 janvier dernier. L'accident mortel vire à ce moment-là à l'incident politique, la famille de Reichad, représenté par le bâtonnier Normane Omarjee, étant bien connue dans le nord de l'île versus "des inconnus de l'Est". "Un mystère entoure l'instruction de cette affaire, poursuit Me Natalia Sandberg, d'autant que les scellés ont disparu".
"Ça m'est tombé dessus"
"Le dossier, rien que le dossier", a enchaîné le conseil du prévenu afin de recentrer les débats qui auraient pu devenir très houleux. "J'ai le sentiment que le choc était inévitable. Je n'ai pas eu le temps de réagir. Ça m'est tombé dessus", a indiqué Reichad L. déjà sanctionné deux fois pour excès de vitesse en 2013 et 2018. Selon les experts ayant examiné le boîtier de direction électronique de son véhicule accidenté, celui-ci roulait à 73km/h au moment du choc. Entre 50 et 60 km/h, a témoigné sa compagne.
"La manière dont il conduisait en empiétant sur la voie de droite a conduit au décès du scootériste ainsi que l'ont indiqué les experts automobiles. Cela constitue une faute à laquelle il faut ajouter la notion de vitesse et la conjonction de hasard. Une faute démesurément faible mais qui reste répréhensible du côté pénal", a estimé la représentante de la société, proposant au tribunal de prononcer la peine de 8 mois de prison avec sursis.
Une faute démesurément faible
Pas d'accord, Me Omarjee a affirmé que le lien de causalité n'avait pas été établi par les experts puisque Kevin A. avait "changé de trajectoire pour aborder la courbe" et avait commencé "à empiéter sur la voie opposée avant le choc". La robe noire a plaidé la relaxe.
La décision du tribunal est attendue le 10 février prochain.
Mais c'était sans compter l'intervention d'un homme politique de l'Est qui a convaincu la famille de la victime à se constituer partie civile afin que le dossier soit réexaminé. Face à de nouvelles investigations et les deux expertises diligentées, le nouveau juge avait décidé de poursuivre Reichad L. en justice.
"Il a été dit que Kevin ne portait pas de casque mais il a été retrouvé dans les arbres lors d'un élagage comme si quelqu'un l'avait jeté" lance l'avocate des proches de Kevin A. aux magistrats du tribunal correctionnel qui jugeaient l'affaire, vendredi 27 janvier dernier. L'accident mortel vire à ce moment-là à l'incident politique, la famille de Reichad, représenté par le bâtonnier Normane Omarjee, étant bien connue dans le nord de l'île versus "des inconnus de l'Est". "Un mystère entoure l'instruction de cette affaire, poursuit Me Natalia Sandberg, d'autant que les scellés ont disparu".
"Ça m'est tombé dessus"
"Le dossier, rien que le dossier", a enchaîné le conseil du prévenu afin de recentrer les débats qui auraient pu devenir très houleux. "J'ai le sentiment que le choc était inévitable. Je n'ai pas eu le temps de réagir. Ça m'est tombé dessus", a indiqué Reichad L. déjà sanctionné deux fois pour excès de vitesse en 2013 et 2018. Selon les experts ayant examiné le boîtier de direction électronique de son véhicule accidenté, celui-ci roulait à 73km/h au moment du choc. Entre 50 et 60 km/h, a témoigné sa compagne.
"La manière dont il conduisait en empiétant sur la voie de droite a conduit au décès du scootériste ainsi que l'ont indiqué les experts automobiles. Cela constitue une faute à laquelle il faut ajouter la notion de vitesse et la conjonction de hasard. Une faute démesurément faible mais qui reste répréhensible du côté pénal", a estimé la représentante de la société, proposant au tribunal de prononcer la peine de 8 mois de prison avec sursis.
Une faute démesurément faible
Pas d'accord, Me Omarjee a affirmé que le lien de causalité n'avait pas été établi par les experts puisque Kevin A. avait "changé de trajectoire pour aborder la courbe" et avait commencé "à empiéter sur la voie opposée avant le choc". La robe noire a plaidé la relaxe.
La décision du tribunal est attendue le 10 février prochain.