Elle ne surprend que ceux qui le veulent bien, notamment les hypocrites et les chefs de partis. Ses causes sont simples.
D’abord le mode désignation des élus européens, un système complexe, sophistiqué, que pas un de ces clampins n’a été fichu de nous expliquer clairement. Heureusement qu’il y avait Combeau et Fabing.
Puis une campagne d’une débilité confondante ! Ces visages inconnus qui défilaient comme des magots à la fête foraine, avec ce résultat qu’on avait plutôt envie de leur balancer des galets à la tronche.
Des tronches d’une tristesse infinie. Franchement, quand on voit Costes, Copé, Le Constant, ça ne fait pas tousser de rire. Cela ne peut vraiment pas provoquer un enthousiasme délirant que de s’entendre dire « qu’avec moi, on va voir ce qu’on va voir ! »
La crise économique, en grande partie due à une Europe qui doit exister mais le fait si mal ; l’appauvrissement généralisé ; l’incompréhension devant les décisions d’une Commission de Bruxelles aux mains des lobbies des multinationales ; l’enrichissement récurrent des grosses sociétés ; tout ceci aurait dû provoquer un sursaut d’énergie de la classe politique en général. Pour susciter sinon l’euphorie, du moins une dynamique.
On a eu tout le contraire. Des candidats plus tristes que des tulipes non arrosées. Des programmes d’une lourdeur convenue. Des ténors politiques absents sauf la Marine.
J’ai moi-même décidé en toute dernière minute de voter. Inutile de vous dire que « ma » liste n’a eu aucun élu.
L’élection de M. Omarjee n’a rien non plus pour étonner. Il a été présent tout le temps à Strasbourg. Il a fait adopter bon nombre de mesures. Il a été sur le terrain. Bref… il a fait son boulot.
Le reste n’est « fariboles, fichaises et autres contes pharamineux », blague à l’intention des amateurs de BD car il nous reste heureusement la dérision pour ne pas sangloter devant l’immense crapulerie et l’insondable bêtise du monde politique.
Jules Bénard
