

Aujourd'hui, l'UNEF avait pris l'initiative d'inviter les élus pour leur exposer la situation concernant la menace de fermeture de filières universitaires sur le campus du Tampon. Le syndicat étudiant n'a pas caché sa déception lorsque ses membres ont constaté que personne n'était présent, ni chez les élus du Tampon, ni de la majorité régionale de Didier Robert. Seuls le socialiste Jean-Jacques Vlody et la conseillère régionale Aline Hoarau-Murin avaient fait le déplacement pour venir rencontrer les étudiants.
Suite à l'entretien qu'ils ont eu avec le président de l'université, Mohamed Rochdi, les membres du bureau de l'UNEF ont eu confirmation que les deux premières années des filières d'Histoire et de Lettres modernes seraient transférées à Saint-Denis. A l'inverse, la licence de géographie serait disponible uniquement dans le Sud (Lire notre article : Les étudiants de l'UNEF vont écrire à Valérie Pécresse) Globalement, si l'on en croit les chiffres de l'UNEF, ce projet concernerait 230 étudiants du Sud et 150 étudiants de Saint-Denis. Selon le syndicat étudiant, ces soudaines suppressions sont révélatrices d'une "sélection par l'argent". Ils dénoncent notamment la problématique du logement, le chef-lieu ne serait pas en mesure d'accueillir ces nouveaux étudiants, le CROUS de la Réunion ne disposant que de 850 chambres pour 15.000 étudiants.
Jean-Jacques Vlody pour une polarisation progressive des sites
Même si l'UNEF se refuse d'accepter l'idée d'une université "rentable", ses membres comprennent la nécessité de réformer son fonctionnement. A terme, ils pourraient être favorable à l'idée proposée par Jean-Jacques Vlody qui consisterait, d'ici 2010, à transférer la totalité de la fac de Lettres et sciences humaines dans le Sud. Selon le conseiller général, ce qui n'est pas acceptable dans le projet qui est proposé actuellement, c'est la soudaineté de la décision de fermeture qui aurait des conséquences pour des centaines d'étudiants. "Il y a une inquiétude légitime car les étudiants ne peuvent pas anticiper ces changements. Le risque, c'est que des étudiants abandonnent leurs études ou fassent des choix de formation par défaut, parce qu'ils n'auront pas eu le temps de s'organiser. (...) S'il doit y avoir des fermetures, cela doit être fait de façon progressive (...) nous devons nous poser la question d'un schéma de développement durable", précise Jean-Jacques Vlody.
Marie-Luce Penchard dans l'île le 19 mai
Hasard du calendrier, Marie-Luce Penchard, la ministre de l'Outre-mer, sera à la Réunion le 19 mai, le jour où le conseil d'administration de l'université se réunira pour délibérer sur l'avenir des filières universitaires. Après avoir écrit la semaine dernière à Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, l'UNEF va formuler une demande d'audience auprès de Marie-Luce Penchard, les étudiants souhaitent rencontrer la ministre en compagnie d'élus de la Réunion.
Un second point presse doit avoir lieu cet après-midi à Saint-Paul en compagnie d'Huguette Bello. Les étudiants veulent porter le débat au niveau national et interpeller le gouvernement, notamment sur le manque de moyens et la non prise en compte des spécificités de l'éloignement géographique. Ils comptent sur la députée-maire de Saint-Paul pour les y aider.