Le Conseil régional a décidé, lors de l’Assemblée plénière du 16 janvier dernier, de taxer les importations de charbon et de fuel lourd. Nous avions à l’époque vigoureusement réagi en faisant part de notre profond désaccord quant à l’opportunité de cette décision dans un contexte de crise économique et de baisse de pouvoir d’achat. Aujourd’hui, nous sommes consternés d’apprendre de la part d’un contrôleur de gestion chez EDF que, suite à cette décision, la facture d’électricité devrait augmenter pour les ménages réunionnais.
Estimant à l’époque qu’il n’était pas envisageable de faire reposer cette taxe énergétique sur la population, nous avions introduit un amendement exigeant que « la proposition d’une institution d’une taxe sur le charbon et le fioul en faveur du développement durable ne soit adoptée qu’après accord de compensation de la Commission de Régulation de l’Energie« . Cet amendement a été rejeté par la majorité.
Pourtant, notre groupe pouvait partager les apparentes motivations écologiques et sociétales de ce projet qu’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à condition qu’elles fassent l’objet d’une préparation en amont et d’une étude d’impact et surtout qu’elles ne pénalisent pas le pouvoir d’achat des Réunionnais.
Or, sur la question de l’extension éventuelle du mécanisme de péréquation tarifaire nationale aux surcouts générés par la taxe de l’octroi de mer, aucune garantie n’a été donnée ; il semble même que La Région n’ait pas pris la peine de contacter la Commission de Régulation de l’Energie. Saisie par nos soins, la CRE nous avait informés que « l’impact de cette décision de porter le taux d’octroi de mer à 6,5% pour le charbon et le fioul utilisés pour la production d’électricité ferait l’objet d’une expertise juridique« . Comme nous le pressentions, la solidarité nationale semble avoir ses limites, à tout le moins, n’a rien d’automatique. Dès lors, ne reste que la contribution des ménages pour alimenter cet octroi de mer.
Sur ces problématiques multifactorielles et donc complexes que sont les enjeux du développement durable et la défense du pouvoir d’achat, il aurait fallu faire preuve de plus de prudence et appréhender ces questions de manière fine et sereine: on ne peut dénoncer la cherté de la vie en défilant dans la rue et augmenter dans le même temps les taxes régionales. Où est la cohérence?
Pour le groupe « UMP et apparentés »
Dominique FOURNEL