« Le manifeste des 343 Salauds est inacceptable, annonce Emeline Vidot, secrétaire adjointe de l’UFR, c’est une insulte aux femmes ». Selon elle, la prostitution n’est pas un choix mais plutôt une forme d’esclavage qui doit être abolie. L’UNEF et la LMDE sont d’accord. « Nous avons signé un Appel des jeunes pour l’abolition du système prostituteur », affirme-t-elle. Ils soutiennent avant tout la pénalisation des clients, mais aussi l’accompagnement des personnes qui souhaitent sortir de la prostitution, avec des soins, un titre de séjour ou un logement.
Parmi les 20.000 à 40.000 personnes prostituées en France, 43% serait des jeunes de moins de 30 ans. Plus 10.000 seraient des mineurs. « Il y a un tel tabou de ce sujet que des chiffres exactes sont très difficiles à trouver, explique Helno Eyriey, vice-président de l’UNEF. Mais on sait que ces jeunes n’ont pas le choix ».
La problématique des étudiants qui auraient recours à la prostitution pour financer leurs études vient, selon lui, d’un système de bourses défaillant: « Un élève sur deux est boursier. Une personne sur deux est donc entièrement dépendante de ses parents. Et si les familles gagnent juste assez pour être au-dessus du seuil de la bourse, mais pas assez pour subvenir aux besoins de leurs enfants? Et que se passe-t-il lorsqu’un jeune est en situation de rupture avec ses parents? Il a recours à la prostitution ». Une tendance serait de proposer des actes sexuels en échange de meubles, de services… sans même que ces jeunes aient conscience qu’il s’agit de prostitution.
En constatant que 70% des familles rencontrent des difficultés pour financer les études de leurs enfants et que seulement 6% peuvent avoir des logements étudiants, l’UNEF exige la mise en place d’une allocation autonomie pour tous. « L’État ne doit pas condamner les jeunes », insiste Helno Eyriey.
Pour l’UFR, l’UNEF et la LMDE, la signature de l’Appel des jeunes pour l’abolition du système prostituteur concrétise leur demande de liberté sexuelle, de protection des plus démunis et d’égalité homme/femme. « Notre génération refuse de vivre dans une société inégalitaire », annonce Victor Boisard, président de la section locale de la LMDE.