Mercredi, les 18 experts du CERD (Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) ont rendu un rapport sur la France et sa politique vis à vis des minorités et des discriminations. Un rapport dans lequel ils s’inquiètent ouvertement du climat de racisme et de xénophobie qui règne actuellement en France et provenant, dixit le rapporteur américain, d’une absence de « volonté politique ».
Pour l’ONU, le débat sur l’identité nationale, la volonté de déchoir de la nationalité française les criminels d’origine étrangère ou encore la politique d’expulsion menée envers les Roms sont autant de facteurs faisant naître une « recrudescence notable du racisme et de la xénophobie », selon l’expert togolais. Concernant le carnet de circulation des Roms, le représentant nigérien va même plus loin en déclarant « le carnet de circulation nous effraie, nous rappelle l’époque de Pétain ».
Un constat partagé par les associations et les ONG de lutte contre le racisme, comme le précise Alain Jakubowicz, président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), à l’AFP : « Je ne sais pas s’il y a une augmentation du racisme, mais on constate une libération de la parole et des actes ».
Les membres de la majorité ont bien évidemment réagi aux conclusions des experts de l’ONU. Pour Pierre Lellouche, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, la France s’attache à garantir « les libertés publiques », précisant que la sécurité est le « premier des droits de l’Homme ». Il explique également que « la France est un État de droit rigoureusement respectueux des Droits de
l’Homme dont elle a été la première inspiratrice depuis deux siècles ». Un constat que ne partage pas, ou plus, les experts du CERD.