S’engager en faveur de l’environnement et protéger les forêts réunionnaises, c’est l’une des missions principales à laquelle l’ONF répond quotidiennement. L’office participe donc naturellement à la Semaine européenne du développement durable (SEDD) qui se tient du 30 mai eu 5 juin prochain. A ce titre, l’ONF a présenté ce mardi les phases de pré-test de la filière Bois Énergie en organisant une visite complète de la chaîne de production, de la forêt du Maïdo jusqu’aux locaux d’Albioma à Saint-Louis.
Qu’est ce que le Bois Énergie ? En tant qu’établissement public à caractère industriel et commercial, l’ONF est le principal fournisseur de bois à La Réunion. La filière Bois Énergie permet d’utiliser la matière qui n’est pas valorisée sous forme de planches.
L’essence concernée par la filière Bois Énergie est prioritairement l’acacia, un bois peu qualitatif pour la transformation, mais qui constitue un excellent fertilisant pour les sols. Suite aux incendies du Maïdo ces dernières années, l’acacia a été implanté dans la zone pour relancer la reprise de la forêt. Mais cette espèce envahissante a peu à peu grignoté du terrain.
S’est alors posée la question de la gestion de cette essence. La transformer en bois de couleur reviendrait trop cher: la solution choisie a donc été le Bois Énergie afin de relancer la dynamique naturelle des forêts. À travers une coupe tous les 15 ans, la filière Bois Énergie permet de maîtriser le peuplement d’acacia dans nos forêts, sans pour autant perdre ses bienfaits sur les milieux naturels réunionnais. Sur le long terme, d’autres essences pourraient être concernées par la filière comme le cryptoméria, le camphrier ou encore le filaos.
Actuellement, la coupe et l’utilisation est prise en charge par des charbonniers à hauteur d’environ 500m3. Le Bois Énergie permettra de récupérer le reste du peuplement d’acacias sans altérer les filières locales.
Deux types d’acheminement sont proposés à l’heure actuelle. Tout abord, de la forêt à la broyeuse: le bois est exposé sur le bord de la route forestière. Une fois sec, il est broyé sur place, placé dans des camions-bennes et transporté vers les plateformes afin d’être brûlé. Deuxième technique d’acheminement, de la forêt à la plateforme. Le procédé de départ est identique pour le séchage, mais le bois est cette fois ci broyé directement sur la plateforme. Cela accélère la procédure générale et permet de gérer une quantité plus importante de matière.
« Albioma est très heureux de s’engager aux côtés de l’ONF pour accélérer la transition énergétique à La Réunion, au travers d’un partenariat porteur, permettant la valorisation de la ressource bois », se félicite le PDG d’Albioma, Frédéric Moyne.
Son groupe, qui a fixé à 2023 l’objectif de conversion à 100% de ses deux centrales thermiques dans l’île, souhaite valoriser toutes formes de gisements de biomasse locale, sans conflit d’usage. « L’étude réalisée en 2018 par l’ONF a permis de mettre en évidence un fort potentiel de mobilisation de Bois Énergie issu des écoproduits de l’exploitation forestière. L’objectif à travers ces essais est désormais de concrétiser le potentiel mis en évidence. Ce partenariat permettra sans aucun doute d’assurer à moyen terme l’émergence structurée d’une filière de biomasse forestière locale, avec notamment la création d’emplois », conclut-il.