Le lundi 27 octobre, la Secrétaire de l’Inspection Régionale de la Pharmacie (IRP) avait pris contact avec la présidente de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sanitaires) pour solliciter une rencontre avec les syndicats de la profession, ce mercredi 12 novembre 2008.
Suite à une demande écrite du SPIR (Syndicat des Pharmaciens indépendants de La Réunion) pour connaitre le motif de cette rencontre, la présidente de l’IGAS avait répondu qu’il s’agirait de discuter du « coût de distribution des produits de santé dans les DOM« .
Les autres organisations syndicales également sollicitées doivent rencontrer l’IGAS chacune leur tour, ce que dénonce le SPIR : « Dans le contexte actuel, groupés ou reçus individuellement, toute rencontre avec l’IGAS relève de la trahison…« , s’exclame le SPIR.
L’intersyndicale avait saisi le Conseil d’État en 2007 pour réclamer les études qui ont fait apparaître les évolutions des paramètres de charges, revenus et volumes d’activités. Des études qui leur auraient été favorables à cette époque et qui justifieraient les décisions prises contre l’ensemble de la profession en février et mars 2008.
En effet, dès l’annonce en décembre 2007 du projet gouvernemental de faire baisser le prix des médicaments en outremer, le SPIR avait réclamé des ministres concernés la production des études justifiant la mesure envisagée. Sans aucune réponse…
A Paris, les ministres de la Santé et de l’Outre-mer se sont fendus d’un communiqué de presse, le 07 février 2008, date de signature de l’arrêté de baisse du coefficient, une semaine exactement avant sa publication le15 février 2008, pour dire que cette baisse s’était faite en concertation avec la profession.
Lorsque les arrêtés ont été publiés, les pharmaciens de la Réunion comme le SPIR ont saisi le Conseil d’État pour réclamer l’annulation de ces arrêtés qui, selon le SPIR, n’ont aucune base juridique.
Aujourd’hui, le gouvernement a préféré charger l’IGAS de rencontrer la profession, « pour tenter avec la collaboration de nos fossoyeurs, de reconstruire un coefficient, gommant par là même les critères précédemment retenus et consacrés par la loi« , explique un membre du SPIR.
Le SPIR n’est pas certain que les avocats chargés de défendre leur dossier devant le Conseil d’État, et qui logiquement devraient être consultés par les responsables syndicaux avant qu’ils n’acceptent une telle rencontre, approuveraient le procédé.
De plus, il souligne que la loi prévoit une étude « d’évolution » des paramètres retenus et consacrés par la loi, et qu’à aucun moment cette dernière ne prévoit une reconstruction de coefficient au gré des circonstances.