Il est navrant de constater que la grande majorité des hommes politiques français, mais aussi des journalistes, évitent soigneusement sur la scène médiatique de parler de la sortie de l’Euro pour la France.
La question mérite aujourd’hui pourtant d’être clairement posée, sans tabou. C’est d’ailleurs ce qu’admettent certains observateurs de la vie économique et politique nationale, de droite comme de gauche, réputés pourtant pour leur prosélytisme et fort militantisme pro-européen. Ils vont même jusqu’à affirmer qu’il est possible de sortir la France de l’Euro.
Pour autant, selon eux, la solution n’est pas forcément binaire. Aborder le débat d’une manière manichéenne est forcément conflictuel et réducteur de la question de savoir si oui ou non, la France peut ou doit sortir de l’Euro. Le débat posé et proposé aux Français permettrait d’avancer dans la solution ou, à tout le moins, envisager les aménagements et/ou solutions possibles qui bénéficieraient ainsi de l’onction populaire.
On le sait aujourd’hui, par le biais de sondages réalisés, qu’un peu plus d’un tiers des Français souhaitent voir sortir la France de l’Euro (dont une forte proportion pour les sympathisants du Front National et dans une moindre mesure du Front de Gauche). Pourtant L’Euro reste un tabou pour tous les partis de gouvernement, de droite comme de gauche. Tout simplement parce que ces derniers n’ont pas cessé de promettre monts et merveilles aux Français, au sujet d’une Europe qu’ils ont imposé au forceps, au mépris de l’opinion de leurs citoyens, et via des artifices constitutionnels. Un avenir pour l’Euro et donc l’Europe, auquel d’ailleurs ils ne croient plus guère. De même, jusqu’où cette Europe peut-elle s’étendre géographiquement et politiquement ? Ils ne le savent pas non plus eux-mêmes.
Le débat sur l’Euro et l’Europe semble interdit aux Français. On aurait pu s’attendre à des analyses plus critiques et plus libres de nos économistes. Hélas, ils sont inféodés aux banques, à l’Etat à la structure européenne. Ils font souvent figure de références, et sont insidieusement, le plus souvent, cités par les artisans de l’Euro. Quant aux journalistes, ils suivent la locomotive sans poser de questions. Leur part de responsabilité dans cet escamotage du débat public est flagrante.
Le Front national semble être actuellement le seul parti à s’opposer massivement à l’Euro « monnaie unique », par sa disparition pure et simple au profit du retour du Franc. Sans disserter sur les solutions qu’il propose, il apparaît donc urgent de poser enfin publiquement ce débat aux citoyens français. Comme on dit en créole, « nous le pas plus, mais nou lé pas moins ».
En effet, alors que le débat sur le maintien de la France dans la zone Euro existe en Grèce, en Italie, en Espagne, et même en Allemagne, il reste interdit en France, du fait d’une certaine élite, souvent de gauche, et qui se croit plus intelligente. Cette dernière n’apprécie semble t-il pas, que le peuple, « vile multitude », puisse discuter, donner son avis ou décider de son avenir, tout simplement. De même qu’aucun de nos hommes politiques actuels, tous inféodés à l’Euro, d’une manière ou d’une autre, n’oseraient aujourd’hui évoquer la sortie de l’Euro pour la France, sur un plateau de télévision, de peur de faire désordre et provoquer des troubles sur les marchés financiers.
Marc Lewitt