Le manque de personnel à la DRFIP* inquiète Solidaires Finances Publiques 974. En effet, à compter du 1er septembre 2017, 18 postes vacants seront non remplacés. « Un sale coup » dénonce le syndicat, qui craint que ces suppressions d’emplois n’aient des « impacts directs » sur toute la chaîne de travail, « dégradant le service rendu ».
Si jusque-là, notre département était relativement épargné par ces suppressions de postes dans les services fiscaux, « c’était en raison du caractère exceptionnel de la situation économique et sociale de La Réunion » explique Solidaires Finances Publiques 974, avec des services déjà « à flux tendus ».
Si certaines missions, comme l’accueil du public, « souffrent déjà » de cette pénurie de personnel, poursuit le syndicat, « au détriment des contribuables et du personnel », d’autres missions comme le conseil et les services aux collectivités locales ou la fiabilisation des bases d’imposition des impôts locaux, « vont se dégrader par manque de personnel ».
« C’est le contrôle fiscal que l’on pénalise » ajoute Magali Billard. « Un paradoxe » selon elle, « alors qu’il y a en France, selon les chiffres de 2015, un manque à gagner par l’État de 80 milliards d’euros par an, dont 400 à 500 millions d’euros à La Réunion, en raison de la fraude fiscale ».
« Il ne faut pas oublier que nous étions déjà en sous-effectif depuis plusieurs années. Si on nous enlève des emplois, je force le trait mais peut-être l’État souhaite-t-il faire de La Réunion un paradis fiscal. Les agents des finances publiques ont leur rôle à jouer. Au lieu de faire du contrôle fiscal, on va faire du CICE », ironise pour sa part le secrétaire adjoint de Solidaires, Pascal Valiamin.
De la « malhonnêteté » de la part de l’État
Outre le non-renouvellement annoncé de ces 18 postes, Solidaires Finances Publiques 974 est revenu sur les mesures fiscales annoncées par le gouvernement, « qui baignent dans le flou le plus total ». « Le gouvernement a fait de grandes annonces sur la taxe d’habitation ou encore l’impôt sur la fortune un peu comme des promesses électorales qu’on a décidé de tenir sans donner de détails. On nous dit seulement qu’il faut faire 13 milliards d’économies sur trois ans sans dire comment les collectivités vont combler ces non-rentrées d’argent », déplore Magali Billard.
Cette dernière voit là une « malhonnêteté » de la part du gouvernement, notamment sur la réforme de la taxe d’habitation. « On ne dit pas aux contribuables que si on enlève la taxe d’habitation, l’État perd des recettes qu’il va aller chercher ailleurs. Ce sera donc sur la CSG ou la taxe foncière. On leur ment en espérant qu’ils soient contents parce qu’une promesse électorale a été tenue », poursuit-elle.
Elle ajoute : « On ne sait toujours pas si dans les 80% des citoyens qui seront exonérés de cette taxe, on tient déjà compte de ceux qui le sont déjà, parce qu’il y en a actuellement. À La Réunion, il y a 40% des ménages qui sont exonérés de cette taxe en raison de leurs revenus. C’est faux de dire qu’elle ne l’est pas actuellement. Il y a d’autres taxes, beaucoup moins justes comme la taxe foncière, auxquels on ne touche pas », proteste-t-elle.
De plus, pour Magali Billard, les prochaines mesures fiscales du gouvernement vont dans le sens des catégories « les plus riches », « au détriment de la classe moyenne ».
*direction régionale des finances publiques