Le préfet Jean-Luc Marx a détaillé aujourd’hui le « plan renforcé risque requin à la Réunion ». Pour rappel, les ministres Philippe Martin (Ecologie), Victorien Lurel (Outre-mer), Valérie Fourneyron (Sports) et Frédéric Cuvillier (Mer et Pêche) ont mandaté le préfet pour mettre en oeuvre sans délai ce plan gouvernemental.
Un plan qui fait suite à la décision du tribunal administratif, donnant 15 jours au préfet pour agir suite à l’attaque mortelle d’un requin sur une baigneuse de 15 ans, dans la baie de Saint-Paul, lundi 15 juillet dernier. La cinquième en deux ans. Et un plan qui n’attend pas les résultats de l’étude Charc, lancée en 2011, qui doit livrer ses conclusions à l’issue de l’année prochaine.
Baignade et activités nautiques limitées
Parmi les mesures annoncées par le préfet, un arrêté préfectoral effectif dès ce vendredi 26 juillet interdit la pratique de la baignade et des activités de surf ou de bodyboard jusqu’au 1er octobre 2013 « dans la bande des 300 mètres du littoral du département de la Réunion, sauf dans le lagon et, en dehors du lagon, dans les espaces aménagés et les zones surveillées telles que définis par arrêté municipal ».
« C’est à la fois un signal fort en terme de réglementation mais aussi un appel à la concertation entre les différents partenaires« , a indiqué le préfet. Et une mesure qui correspond à « une demande » de la population. Cette réglementation pourra « évoluer, s’adapter au terrain et faire en sorte que, par exemple, la signalétique qui est en place sur nos côtes soit harmonisée, que le visiteur qui vient à la Réunion ne soit pas déstabilisé par une signalétique qu’il ne connaît pas mais qu’il retrouve la même information« , a ajouté le préfet.
Concrètement, les usagers qui ne respecteraient pas la réglementation en vigueur jusqu’au 1er octobre s’exposent à une amende de 38 euros. « Pour l’heure, je veux surtout faire de la pédagogie à l’égard des usagers de la mer », a nuancé Jean-Luc Marx.
Les prélèvements de squales reprennent
Outre cette mesure, le plan renforcé prévoit « une gestion raisonnée des stocks« . Le préfet ne l’a pas caché, il s’agit bien de la régulation de la population de requins. Même si, sans chiffres précis sur le nombre de squales, Jean-Luc Marx parle de « régulation à tatons« . Le préfet prévoit le prélèvement de 90 squales (45 tigres, 45 bouledogues), afin d’ouvrir le deuxième volet de l’étude sur la ciguatera. Pour rappel, 24 squales ont déjà été prélevés. L’objectif de cette nouvelle vague de prélèvement est d’analyser les squales afin de savoir s’ils peuvent être consommés et commercialisés.
Sans préciser de date, Jean-Luc Marx a également expliqué que des drumlines seraient expérimentées dans la commune de Saint-Paul « dans les prochaines semaines« . Il a par ailleurs rappelé que dans 95% du territoire de la réserve marine, la pêche, y compris celle du requin, est autorisée.
Un observatoire créé
Un observatoire du risque requin prendra place au sein du « pôle mer ». Ses actions seront axées sur la collecte de données, la tenue de statistiques, la mise en oeuvre de charte de bonnes pratiques, l’appui des démarches de valorisation, et le développement de l’information et de la communication autour de la gestion du risque requin.
Par ailleurs, un site Internet d’information sur le risque requin sera mis en place à compter du 1er octobre. Autres mesures faisant partie du plan renforcé de l’Etat, une évaluation du dispositif vigie requin va être mise en place afin de déterminer si la pratique de vigies immergées « est susceptible de présenter un intérêt pour la sécurisation de spots« . Le gouvernement souhaite également « la professionnalisation des acteurs sportifs et des fédérations pour l’encadrement et la surveillance des activités natiques », via les emplois d’avenir. « Une convention cadre sera signée en ce sens entre le ministère en charge des sports et les fédérations sportives« , a précisé Jean-Luc Marx.
Enfin, le recours à des technologies innovantes pourra être mis en place par les collectivités.