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L’Etat fait baisser les prix de la viande péi, une première

Qui a dit que l'année commençait mal ? Certes, les Réunionnais peuvent pester, à juste titre, contre une impression générale de prix à la hausse (ne parlons plus des carburants), toujours est-il qu'il faudra compter pendant au moins trois ans sur une garantie d'une baisse généralisée de la viande péi et des produits laitiers fabriqués localement. Un "miracle" rendu possible grâce à l'État. Explications.

Ecrit par Ludovic Grondin – le jeudi 20 janvier 2011 à 14H14


C’est officiel, et même si vous pouvez déjà croiser dans vos rayons préférés l’étiquetage DEFI (Développement Élevage Filières Interprofessionnelles) sur la viande péi (bovins, volaille, porc) et produits laitiers, une baisse sur 80 produits dans les grandes et moyennes surfaces s’effectuera dès lundi prochain. Une baisse « pour le pouvoir d’achat » comme se félicitent l’ensemble des acteurs des filières bovines et autres laitières notamment.

Une rouelle de porc qui passe de 7,27 à 6,26 euros, un poulet « saveur » qui perd 50 centimes au kilo, voilà quelques uns des exemples que vous pourrez trouver à partir du 24 janvier dans vos étalages de supermarché (pour certains produits la baisse peut-être déjà constaté depuis quelques jours). Mais les bouchers du coin sont également partie prenante de ce projet DEFI issu directement des 139 propositions du Comité interministériel pour l’Outre-mer de 2009. Rappelez-vous, celui-là même qui avait été la conséquence des Etats généraux de l’Outre-mer (EGOM).

Les financements publics provoquent la baisse des prix

Cette baisse des prix est donc dans la droite ligne des promesses tenues par le Président de la République. Olivier Degenmann, directeur adjoint de l’agriculture, de l’alimentation et de la pêche à la Préfecture s’en félicite. « C’est un projet qui est la résultante d’une volonté forte de l’État d’impulser ce fameux développement endogène ». Concrètement, l’État s’est engagé pour trois ans à utiliser un fonds spécial de 40 millions d’euros destiné à l’Outre-mer. La Réunion y a donc sa part.

 

Au-delà de la baisse des prix, le projet DEFI intègre une logique de territoire. « Nous attendons par cette baisse qui relancera la filière locale, une création de 1.600 emplois (directs et indirects) en 10 ans dont l’installation de 140 nouveaux éleveurs », se félicite Paul Martinel, président de l’Aribev (association réunionnaise interprofessionnelle du bétail, de la viande et du lait).

Plus subtil, « cela contribuera indirectement à l’aménagement du territoire, 70% des élevages étant concentrés dans les hauts de l’île », rappelle-t-il.

Évaluation annuelle du dispositif

Plus étonnant, Jacques Guillamot, président de la Fédération du commerce et de la distribution, se réjouit de cette baisse mais dans un langage franc il avoue que cela « n’aura aucun bénéfice pour les distributeurs ». « Je vais peut-être vous étonner mais la grande distribution n’a rien à gagner à court terme sur cette baisse. D’ailleurs nos marges sur les produits locaux sont inférieures à celles engrangées sur les produits importés », rappelle-t-il. « Par contre, nous sommes ravis que du pouvoir d’achat soit redonné aux Réunionnais », conclut Jacques Guillamot.

Le moment est « historique » comme le rappelle à tour de rôle l’ensemble des représentants des filières bovines, porcines, laitières et de la volaille péi. En attendant de constater la baisse des prix dans nos rayons, le représentant de l’État ajoute que des évaluations annuelles auront lieu afin peut-être de déterminer la reconduite d’un tel dispositif après les trois ans qui viennent.

 

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