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L’Etablissement français du sang de La Réunion dans le rouge

La période de juillet-août a plongé l'Etablissement français du sang de La Réunion dans une situation délicate.Les stocks sont à peine suffisants pour alimenter les besoins en sang de l'île.

Ecrit par Zaïa Ayama – le jeudi 26 août 2010 à 07H08

« Ce n’est pas qu’il y a eu plus d’accidents mais plutôt qu’on a constaté une petite démobilisation de la part des donneurs »,  explique François Schooneman, directeur de l’EFS Réunion. C’est en fait chaque année la même chose: les donneurs fidèles partent en vacances, et les lycées sont fermés. Des lycées qui sont d’importants viviers de donneurs. L’EFS doit mobiliser de nouveaux donneurs dans les mairies. Ce qui ne suffit pas car les collectes dans les communes sont de moins grande envergure.
« Il y a trois semaines, nous avions un stock de sang de 3 jours. Et en dessous d’une semaine, le seuil est vraiment critique. Bien sûr, on peut faire venir du sang de métropole, mais c’est plus compliqué en cas d’urgence », explique le médecin.

Une gestion du sang en flux tendu
 
« La difficulté avec le sang, c’est que les poches ne peuvent pas être gardées plus de 42 jours en stock. Après, il n’est plus utilisable pour les transfusions. Il faut faire en sorte d’avoir toujours un minimum de stocks », précise Nathalie Grondin, responsable communication à l’EFS. Le point positif de La Réunion, c’est que les donneurs sont conscients de l’importance du don du sang et ils n’hésitent pas à répondre aux appels de l’EFS.
La Réunion est aujourd’hui autosuffisante. Et heureusement, car sa situation insulaire ne facilite pas les choses. La moindre perturbation sur l’île a des répercussions alors que sur le territoire métropolitain, la régulation est possible. On peut faire venir du sang d’un département voisin en cas de besoin. Ici, comme ce n’est pas possible, le département doit compter sur ses réserves.

Un donneur sur quatre est refusé

Aux problèmes de quantité, s’ajoutent les exigences de qualité. « Il y a certains groupes rhésus qui font parfois défaut. Le groupe O, donneur universel est très demandé. Nous sommes donc très vigilants et nous essayons d’avoir toujours un stock en réserve », souligne François Schooneman. « Actuellement, nous recherchons aussi des donneurs A et B ».
A cette demande spécifique de rhésus s’ajoute l’exigence de qualité du sang. De nombreux candidats sont refusés car ils ne répondent pas à certains critères. « Nous avons beaucoup de contre indications. Un candidat sur quatre est refusé », précise Emilie Grondin, responsable de communication de l’EFS. Pour pouvoir donner son sang, il ne faut pas avoir effectué de voyage en zone paludéenne (à Madagascar, par exemple), il ne faut pas avoir pris d’anti inflammatoire dans les 24 heures, ni être allé chez le dentiste depuis moins d’une semaine. Il ne faut avoir fait ni percing, ni tatouage depuis moins  de quatre mois. « Et comme nos donneurs sont jeunes, beaucoup sont concernés par les tatouages et les percings ».

La rentrée scolaire a apporté une certaine sérénité à l’EFS. Les lycées ont rouverts, les donneurs les plus fidèles sont rentrés de vacances. Mais l’établissement ne relâche pas ses efforts. Une collecte exceptionnelle est organisée samedi sur le Barachois à Saint-Denis entre 9h et 13h.Objectif:  récolter  25 à 50 poches de sang de chaque groupe.

 

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