« C’est une décision qui n’a pas de précédent, c’est la première fois que 1.200 salariés sont licenciés« , a rapporté à la sortie du tribunal Me Iqbal Akhoun, l’avocat de l’Arast (Association régionale d’aide sociale territorialisée).
Ce début d’après-midi, plusieurs dizaines de salariés de l’Arast s’étaient une nouvelle fois réunies devant le tribunal de Champ Fleuri, avec cette fois une ambiance particulière : « Ça y est c’est le dernier jour où l’on se retrouve là, la décision va tomber« , s’exclame une salariée à l’entrée du tribunal. Une autre ajoute : « Ça dure depuis tellement longtemps que personnellement, quelle que soit la décision, j’ai hâte qu’elle arrive et qu’on en finisse« .
La délégation sort du tribunal et annonce aux salariés que la liquidation judiciaire a été prononcée.
Au moment du verdict, les émotions ressortent de part et d’autres. « On a tué le social à La Réunion!« , « Mme Dindar va nous entendre dès lundi matin!« , « Bravo aux politiques, bravo!« , s’exclament-ils. Lundi matin, tous envisagent de se réunir devant le Conseil général…
Selon l’avocat Iqbal Akhoun, aucun des neuf projets ne proposait suffisamment de garanties financières, la cour a donc décidé de rejeter la demande de poursuite d’activités de l’Arast.
Une décision avec effet immédiat, les personnels de l’association n’iront pas travailler demain. Les salariés sont sous le choc et certains n’ont pas retenu leurs larmes devant le tribunal de Champ Fleuri.
Désormais c’est le mandataire liquidateur, Me Badat, qui a la lourde charge de mettre en œuvre les licenciements. Une catastrophe pour les 1.200 salariés, pour les bénéficiaires, « mais aussi pour les AGS (Assurance garantie salaire) qui vont avoir à décaisser 20 à 27 millions d’euros » a rappelé Me Iqbal Akhoun.