Malgré cela, l’île a semblé épargnée par la tempête qui agitait l’enseignement public et la rentrée s’est déroulée dans de relatives bonnes conditions de l’aveu de beaucoup.
Pourtant, au milieu des offres d’emploi de professeur de soutien scolaire sur le site de Pôle Emploi, une annonce attire l’attention. Publiée le 7 septembre, elle montre que le Rectorat recherche un enseignant de Segpa en hygiène alimentaire.
Interrogé, le Rectorat explique qu’il s’agit simplement d’une annonce pour constituer un « vivier » de potentiels enseignants contractuels. « Il n’y a pas de manque. Les candidats proposent leur CV et l’inspecteur les rencontre afin de vérifier leur diplôme ou compétences et ils peuvent intégrer une liste pour remplacer un enseignant », rétorque le Rectorat.
« Cela concerne surtout le second degré. Pour le premier degré, la cinquantaine de contractuels recrutés en 2021 ont été reconduits pour la rentrée 2022 », poursuit le Rectorat. Une tension sur « les médecins scolaires, par manque d’attractivité du métier pour les jeunes docteurs » est cependant admise par l’institution.
« La rentrée ne s’est pas mal passée mais on sort de deux ans où le Covid masquait la situation. Il y a toujours quelques petits ajustements dans les jours qui suivent mais globalement toutes les classes sont pourvues en enseignants », explique Eric Dijoux, secrétaire général de SE-Unsa.
« On manque effectivement d’enseignants dans des matières techniques ou professionnelles donc je ne suis pas surpris de trouver des annonces sur Pôle Emploi. Il y a aussi une tension sur des matières générales comme les mathématiques, l’Anglais ou l’histoire-géographie. Mais normalement, le vivier de remplaçants doit être constitué en majorité de titulaires. Le recours aux contractuels doit être l’exception, or c’est en train de devenir la norme. C’est du bricolage », nuance le syndicaliste.
« On cherche à avoir un adulte devant les élèves mais ça ne marche pas comme ça. On ne peut déposer son CV le lundi et être dans une classe le mardi. On cherche à boucher les trous avec des rustines. Enfin, s’il ne faut dénigrer les contractuels, il n’est pas normal que des TZR réunionnais qui ont joué le jeu de faire quelques années en métropole ne puissent pas rentrer sur l’île. Il est normal d’aider des jeunes à se faire de l’expérience pour découvrir le métier, mais pas au détriment de titulaires », rappelle Eric Dijoux.
Pour la rentrée 2022, ce sont 69 postes de plus qui ont été créés pour le premier degré et 25 autres pour le second degré. En tout, l’Académie de La Réunion compte près de 220 000 élèves pour 18 000 personnels d’enseignement.