Revenir à la rubrique : Education

L’Académie de La Réunion en pénurie d’enseignants ?

Alors que le recrutement de contractuels en urgence, via des job-dating notamment, avait fait débat pour la rentrée de cette année, l'académie de La Réunion explique qu'elle n'a pas eu à souffrir d'un manque de personnels. Une position à nuancer pour le syndicat SE-Unsa.

Ecrit par 2572106 – le mercredi 14 septembre 2022 à 16H54

La frénésie autour de la question de la présence d’un enseignant devant tous les élèves a agité la rentrée 2022. Avec le recrutement de pas moins de 4500 contractuels en urgence, la tension était palpable et le ministre Pap Ndiaye a survécu à son baptême du feu médiatique en défendant cette stratégie. L’Éducation nationale compte aujourd’hui 35.000 vacataires.

Malgré cela, l’île a semblé épargnée par la tempête qui agitait l’enseignement public et la rentrée s’est déroulée dans de relatives bonnes conditions de l’aveu de beaucoup. 
  
Pourtant, au milieu des offres d’emploi de professeur de soutien scolaire sur le site de Pôle Emploi, une annonce attire l’attention. Publiée le 7 septembre, elle montre que le Rectorat recherche un enseignant de Segpa en hygiène alimentaire.

« Il y a bien un enseignant devant tous les élèves » 
  
Interrogé, le Rectorat explique qu’il s’agit simplement d’une annonce pour constituer un « vivier » de potentiels enseignants contractuels. « Il n’y a pas de manque. Les candidats proposent leur CV et l’inspecteur les rencontre afin de vérifier leur diplôme ou compétences et ils peuvent intégrer une liste pour remplacer un enseignant », rétorque le Rectorat. 
  
« Cela concerne surtout le second degré. Pour le premier degré, la cinquantaine de contractuels recrutés en 2021 ont été reconduits pour la rentrée 2022 », poursuit le Rectorat. Une tension sur « les médecins scolaires, par manque d’attractivité du métier pour les jeunes docteurs » est cependant admise par l’institution. 

Du « bricolage » pour SE-Unsa 
  
« La rentrée ne s’est pas mal passée mais on sort de deux ans où le Covid masquait la situation. Il y a toujours quelques petits ajustements dans les jours qui suivent mais globalement toutes les classes sont pourvues en enseignants », explique Eric Dijoux, secrétaire général de SE-Unsa. 
  
« On manque effectivement d’enseignants dans des matières techniques ou professionnelles donc je ne suis pas surpris de trouver des annonces sur Pôle Emploi. Il y a aussi une tension sur des matières générales comme les mathématiques, l’Anglais ou l’histoire-géographie. Mais normalement, le vivier de remplaçants doit être constitué en majorité de titulaires. Le recours aux contractuels doit être l’exception, or c’est en train de devenir la norme. C’est du bricolage », nuance le syndicaliste.

« On ne peut déposer son CV le lundi et être dans une classe le mardi » 
  
« On cherche à avoir un adulte devant les élèves mais ça ne marche pas comme ça. On ne peut déposer son CV le lundi et être dans une classe le mardi. On cherche à boucher les trous avec des rustines. Enfin, s’il ne faut dénigrer les contractuels, il n’est pas normal que des TZR réunionnais qui ont joué le jeu de faire quelques années en métropole ne puissent pas rentrer sur l’île. Il est normal d’aider des jeunes à se faire de l’expérience pour découvrir le métier, mais pas au détriment de titulaires », rappelle Eric Dijoux. 
  
Pour la rentrée 2022, ce sont 69 postes de plus qui ont été créés pour le premier degré et 25 autres pour le second degré. En tout, l’Académie de La Réunion compte près de 220 000 élèves pour 18 000 personnels d’enseignement.
Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Handicap : « L’école inclusive, ça n’existe pas ! », affirme Ericka Bareigts

A l’issue d’une rencontre avec la direction de la MDPH ce mercredi matin, la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts a présenté un long réquisitoire contre l’absence d’efficacité et d’humanité de la prise en compte des enfants porteurs de handicap. Déva Radakichenin, le directeur de la MDPH, lui a répondu que les délais de traitement allongés étaient dus au fait que les dossiers de scolarisation étaient souvent mal constitués.

17 collèges de l’île classés « très performants »

Le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse publie pour la deuxième année consécutive les indicateurs de résultats des collèges, à l’instar de ce qui est fait depuis plus de 30 ans pour les lycées. En 2023 dans l’académie, 17 collèges font partie du groupe des établissements « très performants ». Parmi eux, 6 sont en éducation prioritaire (REP ou REP+).

Dernier jour pour faire vos vœux sur Parcoursup

Les candidats à des formations de l’enseignement supérieur ont jusqu’à ce jeudi minuit pour formuler leurs vœux pour la rentrée prochaine. Il faudra ensuite confirmer ses choix et remplir tous les dossiers d’inscription d’ici au 3 avril. L’année dernière, 90% des lycéens de terminale avaient créé un dossier de candidature sur la plateforme selon le rectorat.

Grève des enseignants : La ministre de l’Education dans l’œil du cyclone

Partout en France ce jeudi 1er février, le corps enseignant manifeste son désaccord avec la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, largement décriée pour son choix de scolariser ses enfants dans une école privée aux positions éthiques contestables, tout autant que pour sa volonté de poursuite des réformes entamées par ses prédécesseurs. À La Réunion, deux manifestations se tenaient ce matin, devant le rectorat à Saint-Denis et devant la mairie de Saint-Pierre.

Education : L’intersyndicale appelle à la grève le 1er février

L’intersyndicale FSU, UNSA, FO, CFDT, CGTR, SAIPER et Sud appelle à un mouvement de grève le jeudi 1er février sur la thématique de « L’éducation en danger ». Deux rassemblements se tiendront à 9h devant le rectorat de Saint-Denis et devant la mairie de Saint-Pierre.