Le 1er avril 2010, l’ARS OI est créée. Ici comme ailleurs, les ARS représentent une réforme structurelle importante contenue dans la loi hôpital, patients, santé et territoires.
Les URCAM (Unions Régionales des caisses d’Assurance maladie), MRS (Missions Régionales de Santé), ARH (Agences régionales de l’hospitalisation), pôles santé et médico-social des directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales (DRASS/DASS), GRSP (groupements régionaux de santé publique) et la partie sanitaire des Caisses régionales d’assurance maladie se retrouvent ainsi dans une seule et même entité.
Dès lors, l’ARS a la lourde tâche de mettre en oeuvre la politique régionale de santé. En d’autres termes, « notre rôle est de prévenir l’arrivée des maladies, et une fois présentes, de bien les prendre en charge« , résume Chantal de Singly à l’occasion d’une conférence de presse sur les 5 ans de l’agence.
Alors 5 années plus tard… quoi de neuf docteur? Il n’était pas forcément évident de penser une politique de santé pour deux départements à l’histoire et aux problématiques différentes. « J’ai entendu ces remarques lorsque je suis arrivée, l’agence Océan Indien avait ce défi à relever par rapport aux autres ARS. Nous avons installé deux délégations pour gérer les territoires distinctement tout en mettant en commun ce qui est possible de l’être« , indique Chantal De Singly.
Ces 5 années ont permis, d’abord, quelques « rattrapages » par rapport à la métropole. A Mayotte, l’offre de soins est encore fragile mais son amélioration est fulgurante. A la Réunion, l’offre de soins est aujourd’hui globalement complète. A titre indicatif, les dépenses de santé par habitant à la Réunion ont presque atteint le niveau français (2.850 euros par habitant).
En terme de prévention, l’accent a été mis sur la lutte antivectorielle. « Nous sommes la meilleure région de France en matière de stratégie de lutte« , poursuit la directrice générale. A titre d’exemple, l’équipe pense avoir permis de contenir, aux côtés de ses partenaires, quelques démarrages épidémiques comme la dengue sur trois années consécutives, 2012, 2013 et 2014.
Encore des efforts à fournir pour l’accès aux soins des personnes âgées et handicapées
Un travail a par ailleurs été mené pour la potabilisation de l’eau sur notre Département. « Il n’est pas normal que tous les robinets à la Réunion n’aient pas d’eau potable« , réagit encore Chantal de Singly. Résultat, un fonds y sera consacré dans les prochains programmes Feder.
Sur la partie « soins », de nombreux projets ont vu le jour. Création du CHU, lancement des travaux du Pôle Sanitaire Ouest, création du SAMU 976, création de 10 maisons de santé et pôle de santé à la Réunion, signature de multiples conventions de partenariat entre CHU et CHM ou encore lancement du projet Plexus.
Concernant l’activité libérale, il a été précisé que les partenaires sont nombreux et bien répartis. Un travail a par exemple été mené en étroite collaboration avec les médecins généralistes sur la mise en place d’un calendrier vaccinal plus adapté aux saisons.
Un pourcentage de spécialistes encore faible
A noter que le pourcentage de spécialistes à la Réunion est lui toujours en deçà par rapport aux besoins. La pénurie est particulièrement marquée chez les psychiatres, dermatologues et ophtalmologues. Sur Mayotte, on parle de désaffection des professions libérales.
Pour les années à venir, l’Agence de Santé Océan Indien entend poursuivre le développement de l’offre médico-sociale sur le territoire réunionnais, et de la développer à Mayotte. Les besoins d’accompagnement des personnes âgées et des personnes handicapées sont encore grands.
Par ailleurs, il conviendra de finaliser la réalisation du PSO (Pôle Sanitaire Ouest) à la Réunion et d’implanter un centre de soins à Petite Terre à Mayotte.
En chiffres:
17, 6 millions d’euros ont été consacrés en 2013 aux dépenses de santé publique, incluant la prévention (11,3 à la Réunion et 6,3 à Mayotte). La région Océan Indien se place ainsi au 5ème rang français au niveau de la dépense par habitant.