C’est dans les locaux de l’association Agir Pou Nout Tout (APNT), situés à Bras Panon, et en présence de sa présidente Monique Iori, que se sont réunis ce matin des membres de l’Alliance des Réunionnais contre la Pauvreté (ARCP), avec en tête son président, Jean-Hugues Ratenon, qui est également ancien président de l’APNT.
Cette conférence de presse, dont l’ordre du jour est un appel à une journée de boycott des grandes surfaces le 14 novembre prochain, s’est organisée en amont de la Conférence économique et sociale qui se tiendra à la Réunion le 14 novembre prochain. Date symbolique puisqu’il s’agira également d’une journée de mobilisation européenne pour s’opposer à la politique d’austérité menée sur le vieux continent.
A cette date, une journée de boycotte des grandes surfaces est donc lancée par l’association. Cependant « aucune action de blocage ne sera exécutée ». « On fait appel à la solidarité des consommateurs réunionnais, à leur responsabilité, à leur bon coeur pour une journée sans achat afin de dire ‘non’ à la vie chère. Etant avertis à l’avance ils peuvent acheter avant ou après leurs courses », explique Jean-Hugues Ratenon.
Par ailleurs, l’Alliance des Réunionnais contre la Pauvreté n’a pas été conviée à la conférence économique et sociale du 14 novembre prochain qui doit avoir lieu à la Chambre de Commerce. Cependant, elle fait savoir qu’« une déléguation sera tout de même présente car elle souhaite être entendue par les personnes présentes ».
« Imposer aux grandes surfaces l’application du quotient multiplicateur »
Dans cette optique, Jean-Hugues Ratenon appelle les parlementaires à anticiper. Et en premier lieu concernant la loi de régulation économique qui « ne traite pas de l’urgence sociale », selon lui. L’ARCP ne parle pas de négociations, comme le prône la loi Lurel, mais estime qu’il faut « imposer aux grandes surfaces l’application du quotient multiplicateur pour empêcher des marges trop importantes ».
« Cette loi ne prend pas en compte le problème de la téléphonie, de l’internet, de l’entretien des pièces automobiles avec des prix élevès à la Réunion. Il faut que toutes les grandes surfaces et pas seulement Leclerc et Carrefour se mobilisent pour permettre aux consommateurs de bénéficier des meilleurs prix. Dans la mesure où Leclerc a pu mettre en place un comparateur de prix, la puissance publique doit mettre à disposition des consommateurs des bornes de comparateurs de prix où chacun pourrait entrer sa liste pour faire valoir son droit à l’information, tout comme les grandes surfaces ont un droit de liberté des prix. Il faut donc l’instauration d’une loi à cet effet », propose Jean-Hugues Ratenon.
Enfin, l’ARCP souhaite que le RSTA (100 euros), qui existe depuis 2009 et qui doit être supprimé au 1er janvier 2013, soit transformé en prime de vie chère et que celle-ci soit attribuée à tous, pas à une partie de la population « car tout le monde subit la vie chère, paye l’octroi de mer », conclut Jean-Hugues Rantenon.