Avant de se prononcer sur ses remèdes, l’AAMAR fait le constat d’une « économie et d’une société réunionnaises qui demeurent sous l’emprise d’un dispositif commercial, économique et administratif de nature monopolistique. (…) Dans le secteur des hydrocarbures, quatre grandes compagnies contrôlent ensemble l’achat, l’acheminement, le stockage et la distribution de la totalité des carburants et du gaz domestique consommés dans notre île » précise l’AAMAR.
« Ce cartel de fait opère en toute opacité, sans que les citoyens soient informés sur les variations de prix, les marges et la conformité aux normes des produits pétroliers. L’Administration, chargée dans notre île de réguler les prix, n’est pas mise en mesure d’accomplir sa mission, faute de transparence.
« Prises d’otages » sur les pompistes
« Outre qu’elles exercent une pression continue sur les prix à la consommation et sur le coût des hydrocarbures, les compagnies pétrolières opèrent de véritables prises d’otages à l’encontre des salariés des stations-services, régulièrement menacés de perdre leur emploi en cas d’atteinte à leurs privilèges.
Les monopoles sont de surcroît protégés par un ensemble de mesures, qui empêchent les Réunionnais d’avoir accès aux marchés voisins, et préviennent l’instauration de flux véritables avec les opérateurs des pays émergents.
L’ AAMAR poursuit le but de l’Abolition totale des monopoles abusifs, et de leur remplacement par des structures permettant des échanges équitables, seuls fondements d’une dignité retrouvée des Réunionnais.
Intervention de la puissance publique
A cette fin, l’AAMAR se prononce pour une forte intervention de la puissance publique dans le fonctionnement faussé de cette économie, afin d’établir la transparence et d’assurer par des règles effectives et positives la prohibition des abus perpétrés par les monopoles et les oligopoles.
Le collectif demande donc « à l’Etat de procéder à un gel total des prix des carburants et de la bouteille de gaz, au moins jusqu’à élaboration de solutions visant à la fois à remédier aux conséquences abusives de la structure monopolistique du marché, et à une solution pérenne réduisant la dépendance de l’économie et de la société réunionnaise vis-à-vis des importations d’hydrocarbures.
Enfin, elle demande que soit « mise à l’étude la maîtrise publique totale ou partielle de la Société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP) et de ses infrastructures, dans les conditions établies par la loi ».