Personne n’est obligé d’écrire comme Hugo ou parler comme Jaurès.
S’exprimer simplement, correctement, oralement ou par écrit, ne relève pourtant pas de la division russe, encore moins de la quadrature du cercle ! Certains, à l’antenne, s’acharnent pourtant à parler comme des cochons… et c’est méchant pour les cochons, ce que je dis là.
Car il faut bien prendre une évidence en compte : pour le grand public, ce qui s’écrit dans les journaux ou se dit à la radio ou à l’écran, est parole d’Evangile.
« Le début de la semaine débutera par du beau temps » ; ainsi commençait le bulletin météo d’une radio bien connue, ce matin. Pléonasme ? Fi donc !
Sur cette même antenne, une auditrice se réjouissait qu’un « voisin m’ait ramené mon sac ». Ben non, madame, « il vous l’a rapporté ». On amène « ce qu’on peut prendre par la main » : vous pouvez aller au bal en y amenant votre singe apprivoisé, voire votre mari ; mais vous « apportez » à la plage votre serpent-boa, votre chien, votre ambre solaire.
Même radio, quasiment tous les jours : « Elle s’est faite voler son sac ». Horreur ! malheur !… « Elle s’est FAIT voler son sac ». Car elle ne s’est pas faite elle-même. Incontournable.
Quant aux RD41 (« quarante-et-UNE »), ça ne s’est pas arrêté malgré nos amicales communications.
Quant aux « et bien »… « une quarantaine sont venus »… « proposition numéro UNE »… « un bonne anniversaire » et autres « ses UN an de plus », ils continuent de croître et prospérer.
Conclusion, parler correctement, écrire correctement, ils et elles s’en foutent comme de leur première goutte militaire !
Jules Bénard