Jean-Pierre Marchau, porte-parole de Koopérative Ekologie Réunion / Europe Ecologie (KER/EE) et Jocelyne Stephen, membre du bureau, tenaient une conférence de presse ce matin au Port en réaction à la conclusion du rapport du commissaire d’enquête sur le Plan d’élimination des déchets connu ce lundi.
Pour rappel, une enquête publique à l’échelle départementale s’est tenue du 8 novembre au 8 décembre 2010. Malheureusement, comme le signifie à juste titre le Conseil général via un communiqué lundi dernier, celle-ci n’a recueilli qu’une attention très peu soutenue de la part des Réunionnais. Seulement 147 contributions en un mois.
Favoriser l’emploi pour recycler au maximum
KER réagit sur le manque d’impartialité du commissaire enquêteur. Alors que la conclusion du rapport rend un avis défavorable sur le projet de révision du PDEDMA et prône une solution via l’incinération, Jean-Pierre Marchau estime que cette solution serait « une catastrophe » sur le plan environnemental mais également pour le porte-monnaie des contribuables. Même si les deux écologistes s’accordent à dire qu’il n’existe « pas de solution miracle, la voix la plus intelligente reste celle de la réduction des déchets à la source couplée à un meilleur recyclage ».
En creusant la question, Jean-Pierre Marchau fait allusion aux exemples allemands notamment. « Les rapports internationaux montrent qu’il est très difficile de mettre en place une responsabilisation des acteurs de la distribution et même en Allemagne » qui fait figure de modèle en la matière.
Dans ces conditions, KER préconise une meilleure implication via l’axe de l’emploi et une collecte sélective beaucoup plus rigoureuse. A ce jour, « seulement 16% environ des déchets sont recyclés alors que l’on pourrait monter à 70% », précise le porte-parole. « L’incinération ne crée pas d’emploi », rappelle-t-il.
Consigner les batteries pour 1 ou 2 euros
Deuxième volet qui s’est immiscé au cœur de la conférence de presse, celui de la gestion des batteries en fin de vie. Répondant à l’épisode récent des cas de saturnisme dans cette même ville portuaire, KER veut aller plus loin que l’éducation et la sensibilisation. Jocelyne Stephen : « il faudrait envisager la piste de la pénalité contre les contrevenants car l’information ne suffit plus », insiste-t-elle.
Les réponses des mairies, selon elle, restent les mêmes : « Nous ne ramassons que les batteries qui se situent sur le domaine public, le reste… », dit-elle amèrement, avant d’envisager là aussi un mode de consigne comme cela pouvait exister pour les bouteilles en verre. « Pourquoi ne pas rétribuer à hauteur de 1 ou 2 euros toute personne qui viendrait remettre sa batterie, questionne-t-elle. Le potentiel est là, c’est une filière qui peut même être rentable sur le plan régional (à comprendre océan Indien) alors qu’aujourd’hui 80% des batteries sont expédiées vers la métropole pour y être traitées », conclut Jocelyne Stephen, qui pense au surcoût que cela engendre.