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Karine Nabénésa : Région et Groupement se rejettent la responsabilité pour le chantier de la NRL

La conseillère régionale Karine Nabénésa a réagi à l'annonce de recours par le groupements de recours contre la Région pour dépassements du coût de la construction de la digue de la NRL, en raison de la difficulté d'approvisionnement en roches massives.

Ecrit par . – le mardi 10 juillet 2018 à 18H34

Voilà, nous y sommes. Quel est le coût de la signature hasardeuse  du marché de la NRL? Qui va en supporter l’ardoise?

Qui a eu tort d’accepter ou Qui a eu tort de proposer ? Cette  question de la responsabilité  et des conséquences financières du marché des digues de la NRL était à l’ordre du jour de la Commission permanente ce matin à la Région.

Malgré les difficultés d’approvisionnement en matériaux du groupement pour la réalisation de la NRL, la Région a décidé de poursuivre le chantier des digues et ce, malgré les incertitudes qui persistent sur le sujet. On apprend que cette décision a un coût, directement lié au prix de l’approvisionnement actuel du chantier et réclamé par le groupement : 64 millions d’euros… pour l’instant.

C’est en réalité une somme de près de 200 millions d’euros que réclame le groupement à la Région à travers une quinzaine de demandes de règlements complémentaires (DRC).

N’arrivant pas à se mettre d’accord sur qui est responsable de l’absence de (« bonnes ») carrières à la Réunion, la Région et le groupement des constructeurs se renvoient la balle et demandent au tribunal de tenter de trancher via une médiation. La somme en jeu est de 160 millions d’euros !

Le groupement indique que « les difficultés rencontrées pour l’approvisionnement des travaux de digues ont dépassé par leur ampleur toutes les décisions que les candidats pouvaient anticiper lors de la remise de leurs offres ».

La Région pour sa part, pointe du doigt la responsabilité du groupement sur l’approvisionnement en matériaux et indique « qu’il appartenait au groupement d’apprécier et d’anticiper ces difficultés, en particulier au stade de son offre ».

D’un côté, le groupement semble oublier que des offres concurrentes lors de la passation du marché prenaient bel et bien en compte une réalité qui est l’absence de carrières et la difficulté que pouvait représenter l’approvisionnement au niveau local.

Mais de l’autre côté, la Région semble oublier qu’elle a aussi fait sien le combat pour l’ouverture de carrière notamment à Bois Blanc. Elle a également oublié que lors de la passation du marché, il était connu de tous, l’absence de carrière à La Réunion et l’impossibilité de préjuger sérieusement, pour les pistes éventuelles, d’un délai pour les autorisations d’exploitation, les ouvertures et les extractions et encore moins d’un prix de référence du matériau qui n’existait pas.

De surcroît, Groupement et Région semblent oublier qu’une carrière de roches massives exclusivement dédiée à la NRL est autorisée depuis décembre 2015 mais non exploitée…

L’absence de carrières à la Réunion au moment de la passation des marchés était une donnée à considérer. Un élément fondamental à prendre en compte dans l’analyse des offres lorsqu’il semble avoir été déterminé un besoin de près de 19 millions de tonnes de matériaux pour le chantier. Ce n’est donc pas un « retard » dans les carrières qui génère ces demandes puisqu’il n’en existait aucune ni en cours de création. Ni un aléa, ni un imprévu, puisque cet élément capital était su et connu de tous.

Les incertitudes sont malheureusement réelles en ce qui concerne la capacité de mener à terme ce chantier tout comme le poids financier qui pourra peser sur les Réunionnais à l’avenir.

Sur le tapis de jeu, 160 millions d’euros, et deux joueurs qui même s’ils semblent être opposés sont tout de même bel et bien liés. À notre sens, la responsabilité de ces risques est probablement partagée : celle du groupement d’avoir fait une offre irréalisable et celle de la Région d’avoir signé en connaissance des manquements.

Quoiqu’il en soit, ce n’est pas aux Réunionnais, ni aujourd’hui, ni demain, de payer une nouvelle fois, les erreurs de la collectivité et, encore moins, celles du groupement attributaire du chantier de la NRL.

Karine Nabénésa Conseillère régionale

 

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