Selon les pays, les mêmes crimes ne seront pas punis de la même façon. Prenons trois exemples particulièrement parlants :
– Anders Behring Breivik a été reconnu coupable, vendredi 24 août, « d’actes terroristes » pour l’attentat à la bombe et la fusillade, qui avaient causé la mort de 77 personnes en Norvège en juillet 2011. Il a été condamné à la peine maximale, soit 21 ans de prison. Peine assortie d’un minimum de 10 ans – période pendant laquelle Breivik ne pourra déposer de demande de libération conditionnelle – et qui pourra être prolongée tant qu’il sera considéré dangereux. Soit 21 ans de prison pour 77 morts.
– Michelle Martin a été reconnue coupable dans l’affaire Dutroux en Belgique d’association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et séquestrations d’enfants, de la séquestration de Laëtitia, Sabine, An, Eefje, Mélissa et Julie avec la circonstance aggravante d’avoir entraîné la mort de ces deux dernières, du viol de Yancka Mackova. Pour mémoire, elle avait aidé Marc Dutroux à enterrer An Marchal et Eefje Lambrecks, vivantes, à 3 mètres de profondeur sous son hangar. Elle avait été condamnée à 30 années de réclusion. Elle a obtenu hier sa liberté conditionnelle et a donc été autorisée à séjourner dans le couvent des sœurs clarisses de Malonne, après seulement 16 ans d’emprisonnement.
– Florence Cassez est arrêtée le 8 décembre 2005 près de Mexico. Son compagnon est soupçonné de diriger un groupe de kidnappeurs auxquel le parquet attribue une dizaine d’enlèvements et un meurtre. La Française nie être au courant des activités de son petit ami. Le 27 avril 2008, Florence Cassez est reconnue coupable de quatre enlèvements, d’association de malfaiteurs et de possession d’armes, et est condamnée à 96 années de détention. « Je suis innocente. […] Un enfant de 12 ans comprendrait les anomalies, les mensonges, la farce qu’il y a derrière ce dossier » clame-t-elle. Elle fait appel. Le 3 mars 2009, elle est condamnée en appel à 60 années de prison. Depuis, la France se bat pour tenter de la faire libérer d’une des prisons les plus sordides du pays.
Trois histoires, trois condamnations sans aucune commune mesure… Moralité: si l’on choisit le chemin de la délinquance, mieux vaut commettre ses forfaits en Norvège, au pire en Belgique, qu’au Mexique…
