Revenir à la rubrique : Faits divers

Justice : « C’est l’heure de passer à la caisse après le mauvais rêve »

Un jeune homme de 26 ans comparaissait devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis ce lundi pour des faits de conduite sans permis. Il avait décidé de partir à la quête d'une pizza en plein couvre-feu le 10 avril dernier à Saint-Gilles.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 13 avril 2021 à 11H00

Jérome D., circule de nuit, sans permis pour aller chercher une pizza. Il sait qu’il n’a pas le droit de conduire puisqu’il a reçu une injonction de remettre le précieux document suite à un solde de point à « 0 » depuis 2008 ! Qu’importe, il prend la voiture de son cousin qu’il a réparée dans la journée, et sort. Sauf, qu’en cette période de couvre-feu, difficile de passer inaperçu. Pas de chance pour lui, une patrouille de gendarmerie repère son véhicule et décide de le suivre pour le contrôler. 

Deux gendarmes sortent pour effectuer le contrôle alors que le troisième reste au volant. Alors qu’ils s’approchent chacun d’un coté, le véhicule fait mine de vouloir repartir en broutant à plusieurs reprises. Il finir par démarrer en trombe manquant de renverser les deux militaires et en les blessant malgré tout.

Le gendarme qui se trouvait au niveau du conducteur parvient quand même à voir le visage du chauffeur avec sa torche et constate qu’il sont 5 à bord. Le véhicule fuit Saint-Gilles poursuivi par la patrouille. Ils le repèrent à nouveau vers l’hôtel Hermitage. Bis repetita : ils se signalent, tentent une approche du véhicule qui est de nouveau arrêté et, une fois encore, le conducteur repart et manque de renverser un gendarme. 

Lorsque la voiture s’enfuit de nouveau, un gendarme l’évite de justesse 

La lumière leur permet de constater que dans la voiture, un homme tient une bouteille de bière à l’envers et parait menaçant. Les militaires, font alors usage de lacrymo avant de s’approcher. Lorsque la voiture s’enfuit de nouveau, un gendarme l’évite de justesse et fait usage de sa matraque brisant le pare brise. Cette fois, ils décident compte tenu de la dangerosité du conducteur, de ne plus le poursuivre. Les élément recueillis permettrons d’identifier le conducteur en passant  par la plaque de la voiture et les réseaux sociaux. L’homme se présentera de lui-même à la gendarmerie le lendemain lorsque sa compagne lui expliquera qu’il est recherché. Il est placé en garde à vue. 

En audition, il nie les faits. À la barre, il ne se souvient de rien. Il indique avoir bu 4 rhum et consommé du zamal ce soir là. Il explique avoir rencontré 4 gars sur le chemin qui lui ont demandé d’aller voir la mer, il a dit oui. Selon lui, c’est l’un des quatre qui conduisait. Il raconte ensuite une belle histoire : c’est son méchant cousin, propriétaire de la voiture qui conduisait. « Il m’a dit que si je le dénonce, il va envoyer des gars pour moi. Dans la famille personne le fréquente », raconte t-il au tribunal. Sauf que ce charmant jeune homme possède un casier quelque peu éloquent : 7 mentions dont 6 pour des délits routiers, le tout, en état de récidive ! En résumé, il ne se souvient de rien sauf de n’avoir plus le permis. 

« Vous avez le talent de raconter des histoires, mais nous, nous n’avons pas le talent pour les croire !  »

Les gendarmes, présents à l’audience, se constituent partie civile. « J’aimerais qu’il se souvienne qu’il n’est pas le seul à avoir des enfants« , tance l’un d’entre eux au tribunal. « Vous mentez car vous savez que derrière il y a la prison », rebondit fermement le procureur. « Vous avez le talent de raconter des histoires, mais nous, nous n’avons pas le talent pour les croire ! Des individus qui conduisent sans permis et sous l’effet de l’alcool, c’est le quotidien des gendarmes. Il était défoncé au rhum ! Nous avons la mission de protéger les gendarmes et les autres usagers de la route. Ils ont fait ce qu’ils ont pu pour intercepter quelqu’un de potentiellement dangereux », conclut le procureur qui requiert 9 mois de prison, la révocation du sursis de 6 mois et un mandat de dépôt. 

Compte tenu des faits, la défense de Jérome D. se veut pragmatique : « Les faits sont partiellement reconnus mais le tribunal ne doit pas se vexer par cette nouvelle version ! il est multi-récidiviste mais essaye de mettre des choses en place pour sa réinsertion. Il a eu un germe d’envie de se remettre à flot et, malheureusement, il y a eu cet enchaînement de faits dignes d’une série TV. On est lundi, et c’est l’heure de passer à la caisse après le mauvais rêve. Le quantum est adapté mais il est important qu’il soit suivi », plaide la robe noire.

L’addition est effet à la hauteur de ses frasques puisque le prévenu est condamné à 12 mois de prison, plus 4 mois de révocation de sursis et mandat de dépôt à la clé.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux au cabinet de la Région : La stratégie d’enquête décriée par la défense

En début d’audience pour ce premier jour de procès, les 11 prévenus de la Région Réunion, dirigée par Didier Robert de 2010 à 2021, ont nié toute faute malgré les poursuites pour détournement de fonds, prise illégale d’intérêts et de recel après un contrôle de la Chambre régionale des comptes. L’enquête préliminaire a révélé des emplois potentiellement fictifs, des recrutements discrétionnaires et des rémunérations excessives. Les avocats de la défense contestent la procédure, arguant notamment de partialité et d’imprécision des motifs de poursuite.