Des sociétés-prétextes jamais opérationnelles
Pour faire simple, disons que le sieur Patrick n’a pas son pareil pour flairer la proie facile. Il est un jeu pour lui, par exemple, de se faire remettre de l’argent par des amateurs de voyage habitant au loin. Pas folle, la guêpe : lorsque ses « clients » floués viendront voir où est passé leur argent, il y a belle lurette qu’il se sera mis au vert.
Cela lui permet aussi d’échapper aux recherches de sa famille, qu’il a aisément abandonnée et à laquelle il n’a jamais accordé le moindre sou vaillant.
C’est ce qu’il a encore fait récemment avec des amateurs de métropole lui ayant fait confiance. Il s’est fait remettre des fonds (copieux) pour s’occuper de tout, billets, hébergements, repas, excursions diverses. Les braves personnes n’ont jamais vu la couleur de l’ombre de la silhouette d’un seul billet d’avion.
L’argent n’a pas vraiment disparu mais été utilisé pour assouvir quelques petits besoins pressants, nourriture, alcools divers, billets d’avion (perso !) vols en hélicoptère, renflouement de certaines caisses de certaines de ses sociétés.
Car Patrick a créé plusieurs sociétés… qui n’ont jamais fonctionné, leur capital ayant fondu sans que jamais personne n’ait la moindre explication ni que le moindre dépôt de bilan fût effectué.
En cavale ou au cimetière ?
Interrogé par les gendarmes lorsque ces derniers ont pu lui mettre la main dessus, le nommé Patrick a proposé de rembourser, précisant que ses voyages à Maurice avaient précisément pour but de trouver de l’argent « pour se refaire ».
Ce sont ses clients qui ont été refaits : aucun d’eux n’a jamais eu la chance de toucher le moindre centime de remboursement.
Patrick a refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques des personnes recherchées. Tout comme il n’est jamais venu aux différentes sessions correctionnelles où il a été convoqué.
Ce qui, on s’en doute, a fortement incommodé le substitut qui a réclamé du sévère à l’encontre du malappris : 8 mois fermes et interdiction de gérer durant 10 ans. Ce dont l’accusé se fiche bien : il a disparu de la circulation. En cavale ? Au gnouf en Colombie ? Au cimetière par les soins d’un arnaqué furieux ? On ne sait.
Le tribunal a fait fort aussi : 12 mois fermes, mandat d’arrêt, interdiction de gérer de 5 ans.