
A l'heure du bilan, ce que je reprocherai le plus à Nicolas Sarkozy, ce ne sera pas la situation économique dans laquelle il aura mis la France. J'ai bien conscience que la plus grave crise mondiale de tous les temps -pire que celle de 1929- est passée par là et qu'on ne peut décemment pas lui demander des comptes quant à ses promesses électorales non tenues.
Non, ce que je lui reprocherai, c'est une absence de courage en politique intérieure, à l'opposé de ce qu'il a fait à l'international.
Dernier exemple en date, l'affaire des jours de carence.
En prenant la peine d'une campagne d'explication auprès de l'opinion publique, tout le monde -ou ceux qui sont encore sensibles aux explications- auraient admis qu'il n'était pas normal que les employés du secteur privé ne soient pas payés pendant les trois premiers jours de leurs congés maladie, tandis que les fonctionnaires eux, se voient indemnisés dès le premier jour.
Quelques illuminés, qui n'ont pas encore compris que l'heure des Trente glorieuses est passé, auraient crié qu'il fallait aligner tout le monde sur les fonctionnaires. Et l'immense majorité aurait compris -et même probablement souhaité- les trois jours de carence pour tout le monde.
Et à la limite, si l'objectif réel est bien la lutte contre la fraude, le non-remboursement par les plus grosses entreprises de ces trois jours de carence, histoire de jouer un réel rôle dissuasif.
Dans les faits, que fait le gouvernement de François Fillon? Pour faire passer la pillule amère auprès des fonctionnaires, il a annoncé un jour de carence supplémentaire pour le privé, en échange d'un jour nouveau pour la fonction publique.
Ce qui fait que, pour mettre soi-disant fin à une inégalité, on ne fait que la faire perdurer en appuyant une fois de plus encore un peu sur la tête d'un secteur privé dèjà pressuré à l'extrême !
Comme on s'en doute, les réactions ont été violentes, y compris au sein même de la majorité, et hier, François Fillon a dû faire marche arrière en annonçant qu'il renonçait au 4ème jour de carence dans le privé.
Cet exemple est à l'image de la politique menée par Nicolas Sarkozy.
Au lendemain des élections présidentielles de 2007, une majorité de Français était convaincue de l'immense absurdité de la loi Aubry sur les 35 heures, de son coût astronomique et des dysfonctionnements qu'elle allait engendrer dans les entreprises. Au lieu de supprimer purement et simplement les 35 heures, et les RTT qui allaient avec, on a fait mine de les garder tout en mettant en place un train de mesures destinées à en atténuer les effets, comme par exemple les heures supplémentaires défiscalisées. Un abbération encore plus grande que les 35 heures qu'elles étaient censées combattre.
Tout celà au prix d'un coût encore plus grand, donc d'un accroissement vertigineux de l'endettemment de la France, et d'un blocage différé du système. Ce blocage est aujourd'hui avéré dans le secteur hospitalier, incapable de permettre à ses médecins de partir 6 mois en vacances pour liquider leurs RTT et incapable dans le même temps de les leur payer, les caisses étant vides. Et nombre d'employés du privé sont dans la même situation, obligés souvent de renoncer à des vacances qu'ils sont incapables de prendre !
La même attitude s'est retrouvée dans la façon de gérer la retraite à 60 ans instaurée par François Mitterrand, une ineptie dans un monde où l'on gagne trois mois d'espérance de vie tous les ans, et qui aurait dû être remise en cause beaucoup plus tôt et de façon bien plus énergique.
Par manque de courage, j'y reviens, et pour ne pas prendre le risque de voir la Gauche et les syndicats descendre dans la rue, on a préféré temporiser, et acheter la paix sociale à coups de milliards... que nous n'avions malheureusement plus. Nous avons donc emprunté et encore emprunté, tandis que notre économie se sclérosait chaque année un peu plus, devenant de moins en moins concurrentielle, ce qui a entrainé les délocalisations que l'on sait et la perte de centaines de milliers d'emplois.
Chômeurs supplémentaires que la Gauche s'empressait de mettre en avant comme preuve selon elle de la mauvaise gestion du gouvernement en place et justifiant, toujours selon elle, son retour au pouvoir, pour faire une "autre politique".
C'est le serpent qui se mord la queue.
Mais justement, quelle politique? Apparemment, nos grands dirigeants de Gauche n'ont pas encore compris qu'on ne peut plus dépenser plus que l'on ne gagne. Ces nouvelles règles s'imposent à tous les dirigeants, quelles que soient leurs tendances politiques ou leurs pays, les socialistes grecs ou espagnols et les responsables de Droite italiens hier, et peut être les Français, les Américains ou les Allemands demain.
La campagne qui s'annonce va être de ce point de vue très intéressante. Que va faire François Hollande? Dire la vérité aux Français, au risque d'être impopulaire et de se voir reprocher par les plus extrêmistes d'avoir un programme identique à celui de Nicolas Sarkozy? Ou continuer à leur mentir, comme l'ont fait tous les candidats aux présidentielles sous la Vème République, et faire une politique au lendemain des élections totalement contraire à leurs promesses de campagne ?
Au risque de décrédibiliser encore un peu plus la classe politique française...
Non, ce que je lui reprocherai, c'est une absence de courage en politique intérieure, à l'opposé de ce qu'il a fait à l'international.
Dernier exemple en date, l'affaire des jours de carence.
En prenant la peine d'une campagne d'explication auprès de l'opinion publique, tout le monde -ou ceux qui sont encore sensibles aux explications- auraient admis qu'il n'était pas normal que les employés du secteur privé ne soient pas payés pendant les trois premiers jours de leurs congés maladie, tandis que les fonctionnaires eux, se voient indemnisés dès le premier jour.
Quelques illuminés, qui n'ont pas encore compris que l'heure des Trente glorieuses est passé, auraient crié qu'il fallait aligner tout le monde sur les fonctionnaires. Et l'immense majorité aurait compris -et même probablement souhaité- les trois jours de carence pour tout le monde.
Et à la limite, si l'objectif réel est bien la lutte contre la fraude, le non-remboursement par les plus grosses entreprises de ces trois jours de carence, histoire de jouer un réel rôle dissuasif.
Dans les faits, que fait le gouvernement de François Fillon? Pour faire passer la pillule amère auprès des fonctionnaires, il a annoncé un jour de carence supplémentaire pour le privé, en échange d'un jour nouveau pour la fonction publique.
Ce qui fait que, pour mettre soi-disant fin à une inégalité, on ne fait que la faire perdurer en appuyant une fois de plus encore un peu sur la tête d'un secteur privé dèjà pressuré à l'extrême !
Comme on s'en doute, les réactions ont été violentes, y compris au sein même de la majorité, et hier, François Fillon a dû faire marche arrière en annonçant qu'il renonçait au 4ème jour de carence dans le privé.
Cet exemple est à l'image de la politique menée par Nicolas Sarkozy.
Au lendemain des élections présidentielles de 2007, une majorité de Français était convaincue de l'immense absurdité de la loi Aubry sur les 35 heures, de son coût astronomique et des dysfonctionnements qu'elle allait engendrer dans les entreprises. Au lieu de supprimer purement et simplement les 35 heures, et les RTT qui allaient avec, on a fait mine de les garder tout en mettant en place un train de mesures destinées à en atténuer les effets, comme par exemple les heures supplémentaires défiscalisées. Un abbération encore plus grande que les 35 heures qu'elles étaient censées combattre.
Tout celà au prix d'un coût encore plus grand, donc d'un accroissement vertigineux de l'endettemment de la France, et d'un blocage différé du système. Ce blocage est aujourd'hui avéré dans le secteur hospitalier, incapable de permettre à ses médecins de partir 6 mois en vacances pour liquider leurs RTT et incapable dans le même temps de les leur payer, les caisses étant vides. Et nombre d'employés du privé sont dans la même situation, obligés souvent de renoncer à des vacances qu'ils sont incapables de prendre !
La même attitude s'est retrouvée dans la façon de gérer la retraite à 60 ans instaurée par François Mitterrand, une ineptie dans un monde où l'on gagne trois mois d'espérance de vie tous les ans, et qui aurait dû être remise en cause beaucoup plus tôt et de façon bien plus énergique.
Par manque de courage, j'y reviens, et pour ne pas prendre le risque de voir la Gauche et les syndicats descendre dans la rue, on a préféré temporiser, et acheter la paix sociale à coups de milliards... que nous n'avions malheureusement plus. Nous avons donc emprunté et encore emprunté, tandis que notre économie se sclérosait chaque année un peu plus, devenant de moins en moins concurrentielle, ce qui a entrainé les délocalisations que l'on sait et la perte de centaines de milliers d'emplois.
Chômeurs supplémentaires que la Gauche s'empressait de mettre en avant comme preuve selon elle de la mauvaise gestion du gouvernement en place et justifiant, toujours selon elle, son retour au pouvoir, pour faire une "autre politique".
C'est le serpent qui se mord la queue.
Mais justement, quelle politique? Apparemment, nos grands dirigeants de Gauche n'ont pas encore compris qu'on ne peut plus dépenser plus que l'on ne gagne. Ces nouvelles règles s'imposent à tous les dirigeants, quelles que soient leurs tendances politiques ou leurs pays, les socialistes grecs ou espagnols et les responsables de Droite italiens hier, et peut être les Français, les Américains ou les Allemands demain.
La campagne qui s'annonce va être de ce point de vue très intéressante. Que va faire François Hollande? Dire la vérité aux Français, au risque d'être impopulaire et de se voir reprocher par les plus extrêmistes d'avoir un programme identique à celui de Nicolas Sarkozy? Ou continuer à leur mentir, comme l'ont fait tous les candidats aux présidentielles sous la Vème République, et faire une politique au lendemain des élections totalement contraire à leurs promesses de campagne ?
Au risque de décrédibiliser encore un peu plus la classe politique française...