La culture des engagés dans les régions de départ, l’Inde et l’engagisme ou encore la perception des engagés dans les pays d’origine… voici quelques thèmes d’explorations historiques qui sont abordés lors des Journées Internationales d’Etudes sur l’Engagisme qui ont débuté le 8 novembre et qui s’achèvent le 11 novembre avec une journée commémorative à la mémoire des engagés.
Derrière ce nom « engagisme » se cache l’histoire du peuplement de La Réunion. Les engagés, ces milliers d’hommes et de femmes qui sont venus essentiellement d’Asie, d’Afrique et des îles de l’Océan Indien. Des travailleurs sous contrat qui ont tous transité par le Lazaret de la Grande Chaloupe entre 1860 et 1933.
Depuis 2004, le Département a entrepris une campagne de préservation et de valorisation de ce lieu emblématique. Le Lazaret 1 mais également le Lazaret 2 remis en état grâce aux différents chantiers d’insertion archéologiques. C’est pour poursuivre la valorisation patrimoniale et mémorielle de ces deux sites que le Conseil départemental a mis en place un Conseil Scientifique piloté par Michèle Marimoutou Oberlé, Docteure en histoire.
Le projet qui s’intitule « Regards d’ici et d’ailleurs sur l’engagisme à La Réunion » a pour mission de mieux connaître les situations des populations concernées, les circonstances et l’implication locale dans les départs, les réactions des pays sources sur les conditions de départ et de vie de ces travailleurs. Il faut savoir qu’il y a un manque de connaissances de cette période. Pour exemple, les Archives Départementales quoique très riches sur le sujet, présentent un certain nombre de lacunes comme la non-conservation des registres d’arrivée et d’immatriculation des engagés.
Trois années de recherche et de collecte
Cette quête d’indices et de documents est un projet qui s’étalera sur trois années et qui est ouvert à tous les champs disciplinaires et à toutes les thématiques. Les informations collectées seront mises à disposition du public sur un site spécialisé du Conseil départemental.
C’est avec ces journées internationales d’études sur l’engagisme que débute la première étape de ce travail de recherche. Des journées d’études qui s’inscrivent dans le cadre de la commémoration de l’arrivée des premiers engagés du sucre en 1828, alors même que l’esclavage n’était pas encore aboli.
Trois axes principaux ont été retenus, un état des lieux sur les sources locales et les biais engendrés par leur état lacunaire, un questionnement sur la situation des régions d’origine au moment des départs et/ou l’impact de ces départs et pour finir, une première présentation des sources existantes dans régions d’origine et les problèmes posés pour les collecter.
Pour le président du Département, Cyrille Melchior, « en proposant ces actions, le Département confirme ainsi sa volonté de contribuer, de la façon la plus riche possible, à la préservation d’un site, à la connaissance d’une histoire dont les ramifications dépassent très largement les frontières de notre territoire. Dans une société en pleine mutation, il entend donner ainsi aux Réunionnais des repères supplémentaires, dans l’espace et dans le temps. »
[Accès au site internet du Lazaret de la Grande Chaloupe pour + d’infos]urlblank:https://www.cg974.fr/culture/index.php/Lazarets/pr%C3%A9sentation-lazaret/les-lazarets-de-la-grande-chaloupe.html
11 novembre 2018 : une journée de commémoration
Depuis plus d’une dizaine d’années, la Fédération Tamoule commémore les engagés le 11 novembre sur le site de la Grande Chaloupe. A cette occasion, le Lazaret n° 1 était mis à leur disposition par le Conseil Départemental. Un hommage spirituel face à la mer, la présence de stands présentant l’héritage culturel de nos ancêtres engagés, des expositions, de la musique… un programme riche pour sensibiliser sur cette période de l’histoire de La Réunion.
Le 11 novembre symbole d’une histoire, celle de notre peuplement. Désormais, cette journée prend un peu plus d’ampleur avec la collectivité qui s’engage aux côtés des associations pour que cet hommage soit à la hauteur de ces milliers d’engagés qui après plusieurs semaines de navigation étaient mis en quarantaine pour s’assurer qu’ils n’étaient porteurs d’aucune maladie.
Les associations partenaires :
– Association Tirouvallouvar
– Fédération des Associations Chinoises de La Réunion • CRAN
– Association KAFPAB
– Le Cercle Généalogique de Bourbon
– Association MIARO
– Association ACTIR
Le Lazaret 2 : sécuriser le passé pour le transmettre au présent
Un chantier de réinsertion pour un public en difficulté mais également l’occasion pour eux de toucher du doigt leur histoire et de découvrir des métiers liés à la restauration comme la taille de la pierre. Comme pour le chantier du Lazaret n°1, on retrouve parmi les intervenants des personnes issues du quartier de la Grande Chaloupe. Plusieurs partenaires s’associent à ce chantier, la DIECCTE, la DAC-OI, le CHAM, (Chantier Histoire Architecture Médiévale) et les Ateliers Prévost, architectes du Patrimoine.
Des travaux de sécurisation pour préserver dans son écrin un patrimoine unique et inestimable. L’atmosphère singulière qui se dégage des ruines romantiques du Lazaret N° 2 est « une invitation aux sens, à l’imagination et à la commémoration ».
[Retrouvez plus de photos sur le site du Département de La Réunion.]urlblank:https://www.departement974.fr/actualite/journees-internationales-detudes-regard-dici-dailleurs-sur-lengagisme-2018