La 31ème édition des Journées Européennes du Patrimoine aura lieu le week-end du 20 au 21 septembre 2014. La Réunion a présenté une partie de sa programmation lors d’une conférence de presse ce matin. Le thème de cette année est Patrimoine culturel, patrimoine naturel. Il a été choisi afin « d’évoquer les liens qui unissent définitivement le patrimoine à l’environnement qui le côtoie, l’abrite ou le sublime » justifie le ministère de la Culture et de la Communication dans un communiqué.
Sur l’île, le nombre de visiteurs pour ce week-end culturel a sensiblement chuté avec environ 15% de fréquentation de moins l’année dernière. Une baisse plus globale est constatée depuis 2012. Pour relancer l’attractivité, les différentes collectivités participantes promettent des programmes « innovants, insolites et ludiques ».
Au total, un peu plus de 220 animations, monuments et sites régaleront les plus curieux. L’affluence provoquée par ces journées du patrimoine, correspondent à « un an de visiteurs dans le meilleur musée de l’île » souligne Marc Nouschi, directeur de la DAC OI, d’où l’enjeu de celle-ci.
Deux ouvrages à paraître
Nouveauté cette année, la parution de deux ouvrages. Le premier, Monuments Historiques Côte Est / Grand Sud, traite de la protection des édifices de la région Est de l’île. Celui-ci s’inscrit « dans la lignée des guides sur les monuments historiques parus il y a dix ans » et rend hommage à « l’Est défavorisé, mais à qui l’on doit bien un regard » explique Marc Nouschi.
Le second, Sèves, est un recueil des photographies de François-Louis Athénas et des textes de Joëlle Ecormier, tournant autour de l’arbre et du paysage « d’ici et d’ailleurs ». Ces deux ouvrages seront mis à l’honneur lors des deux journées à travers des expositions et des rencontres avec les auteurs.
Une nouvelle villa, bien que privée, fait aussi son entrée dans la programmation. C’est la Villa Rivière, située à Saint-Paul.
Tous sur le front
A Saint-Denis, des parcours spéciaux devraient être mis en place entre les différents sites pour faciliter « la déambulation » et créer une certaine « symbiose » avec les notions phares du « matériel » et de « l’immatériel ». Ainsi le chef-lieu entrevoit une visite guidée de la ville, une conférence sur l’histoire de l’eau en présence de l’historien Prosper Eve et la mise en avant du patrimoine dionysien avec un volet de nuit où des artistes de la ville seront conviés.
Saint-Louis de son côté, souhaite prouver aux Réunionnais que la ville n’est pas que « tension sociale ». Pour le responsable du patrimoine, Sully Fontaine, la thématique Patrimoine Culturel et Naturel est une « chance pour Saint-Louis de faire connaître ses richesses ».
Saint-Pierre, qui n’a « pas trop souffert de la baisse de fréquentation de ces dernières éditions », espère continuer sur cette lancée en proposant la mise en lumière d’un site naturel, la Rivière d’Abord, « symbole de la naissance de la ville ». De 19h à presque minuit, les spectateurs profiteront d’un décor d’art contemporain, musical ou encore de vidéo mapping d’une rive à l’autre de la rivière. La ville se permet même de limiter ses places, c’est pourquoi il vous faudra réserver… Mais elle rassure cependant en rappelant qu’une programmation est prévue toute l’année.
Pour finir, l’Office du Tourisme compte tirer son épingle du jeu en bousculant totalement les programmations. Face à la chute de fréquentation, elle réplique avec la création d’un rallye culturel composé de cinq circuits sur les thèmes de l’eau, le végétal, le champêtre, l’industrie sucrière et le littoral. Mais aussi des reconstitutions historiques avec des mises en scènes de personnes en costumes d’époques et « d’autres surprises… »
D’autres communes comme Saint-Paul, Saint-Benoit, Sainte-Suzanne, Le Tampon ou encore Salazie, participent à l’évènement européen.
Le thème de cette année ? Du « pain béni »
Pour le directeur de la DAC OI, Marc Nouschi, et Michèle Caniguy du Conseil Général, le thème de cette année « colle comme un gant » à La Réunion. « La spécificité de l’île est reconnue puisqu’elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Grâce à elle La Réunion entre, plus que n’importe quelle région, totalement dans le thème imposé par le ministère ».
Parce que « le patrimoine est lié à la présence de l’homme », celui-ci « en hérite », mais « que veut-il en faire ? » se demande le directeur de la DAC OI. « Soit le garder à l’identique, pour les générations à venir, soit le changer » conclut-il.
Sur ce point La Réunion, dont la démographie « continue d’augmenter », subit comme nulle part ailleurs une « pression entre l’humain et son patrimoine », tout en étant « un laboratoire de la modernité ». Le thème de cette année « Patrimoine culturel, patrimoine naturel » est donc « au coeur des problématiques de La Réunion et de la réflexion citoyenne » selon Marc Nouschi.
Pour Michèle Caniguy, « il est de la responsabilité des collectivités et du Conseil Général d’oeuvrer pour la protection et la préservation du patrimoine réunionnais ».
D’après elle, le site du Lazaret de la Grande Chaloupe mis en avant pour la manifestation illustre le mieux cette « dualité » entre le patrimoine culturel et naturel avec « un témoignage précieux ». Notamment avec des ateliers de fouilles archéologiques, des conférences sur l’histoire des lieux ou encore son chemin de fer.
A cause de sa situation australe, et donc de son climat, La Réunion couple ses journées du Patrimoine avec les Rendez-vous aux Jardins, évènement où la flore locale est à l’honneur.