La première action mise en place est la collaboration avec trois artistes de street-art réunionnais, deux femmes et un homme, afin de mettre en avant le droit des femmes à travers l’art. Ils vont réaliser des graffitis qui seront exposés dans la salle des pas perdus du tribunal. « Ces artistes sont des précurseuses dans leur domaine. Et ça aussi, ça fait partie du droit des femmes de pouvoir exercer des métiers qui sont considérés comme masculins. Elles ont dû s’imposer, avec leurs codes aussi, pour arriver à prendre toute leur place », rappelle Caroline Calbo, la procureure de la République.
L’objectif est de les laisser de manière pérenne pour le public. Caroline Calbo rappelle que l’article 1er de la Déclaration des droits de l’Homme est inscrit sur les marches du palais de justice. « Je trouve ça aussi intéressant d’avoir les droits de la femme qui soient bien valorisés », souligne-t-elle.
L’autre action de la journée implique les élèves du lycée Saint-Charles. Ces derniers vont intervenir en créant des t-shirts avec des slogans dont ils ont le secret pour cet événement. Un poème sera également lu par l’une des élèves du lycée.
Bertrand Pagès souligne l’importance de positiver cette lutte pour le droit des femmes, et de ne pas la réduire uniquement à la question de la violence. Il veut rappeler l’ensemble des droits des femmes et lutter pour leur reconnaissance et l’égalité. Ces droits concernent autant le monde du travail que le cercle familial, ainsi que le rapport au corps et à la sexualité.
« On rappelle que les femmes ont des droits, qu’elles peuvent les exercer et qu’elles doivent les exercer. Le tribunal est un lieu pour les exercer », notifie la procureure de Saint-Pierre.
Former les futures générations
Si les élèves du lycée Saint-Charles ont été impliqués dans cet événement, c’est avant tout former la jeunesse à cette question. « La société change. Je crois beaucoup dans les nouvelles générations. J’espère bien que les enfants et les petites filles de maintenant soient mieux formés. Il faut vraiment travailler sur l’égalité femme/homme. Il faut également de plus en plus de cours sur la justice. C’est important de connaître son système judiciaire, de connaître ses droits, de savoir vers qui se tourner pour pouvoir les exercer. Il faut que les jeunes s’emparent de ces droits très tôt », indique Caroline Calbo.
Sur ce point, la procureure est très positive sur les avancées des droits des femmes et sur l’égalité. « Les jeunes générations, c’est exactement ce qu’elles veulent. Elles ont compris beaucoup de choses sur les questions environnementales comme sur les questions d’égalité. Et c’est vers ça qu’il faut tendre : une égalité à tous les niveaux ». Ne reste plus qu’à convaincre leurs parents d’aller dans ce sens.