La journée d’aujourd’hui s’annonce capitale dans les événements qui agitent la Grande Ile depuis lundi.
Andry Rajoelina a appelé ses troupes à manifester demain et ce rendez-vous apparait à beaucoup comme une sorte d’ultimatum. « Ou une solution est trouvée aujourd’hui, ou alors demain je ne réponds plus de rien« …
Marc Ravalomanana sait lui aussi que les heures qui viennent vont être déterminantes pour lui. Il multiplie les contacts avec les représentants de la communauté internationale.
De source bien informée, il se dit qu’il ferait actuellement pression sur la France dans l’espoir d’obtenir une intervention militaire française pour lui venir en aide. L’armée malgache lui obéissant peu, voire même pas du tout, il pense que son salut pourrait bien venir de la France, pays dont il a pourtant tout fait pour minimiser le rôle depuis son arrivée au pouvoir. Dans la pratique, il ferait un chantage sur le ministère des Affaires étrangères: « Ou vous m’aidez, ou je ne garantis plus la sécurité des 22.000 Français vivant à Madagascar« …
Dans une déclaration radiodiffusée hier, le président Ravalomanana a également annoncé des remplacements à la tête de l’armée parce qu’elle voulait, selon lui, tirer sur la foule. En fait, de bonnes sources là aussi, il apparait que c’est parce que ces généraux ont refusé d’obéir à l’ordre présidentiel de tirer sur les pillards qu’ils ont été limogés…
Dans la situation de blocage actuelle, beaucoup de personnalités s’activent en coulisses pour tenter de trouver une solution. Une des plus crédibles serait la démission du gouvernement actuel et la nomination d’un gouvernement provisoire à la tête duquel figurerait un homme de consensus, accepté par Ravalomanana et Rajoelina. Les personnes répondant à ce profil ne sont pas légions, mais il parait qu’il en existerait une poignée…
Les places au sein de ce gouvernement seraient réparties entre des militaires (afin d’être certains qu’ils descendent dans la rue et fassent leur boulot, ce qui n’est pas gagné…) et des membres de la société civile « neutres ». Le temps de pouvoir organiser de vraies élections démocratiques, sous contrôle international.
Enfin, là aussi selon des sources concordantes, les hommes à la solde de Marc Ravalomanana et des mercenaires traqueraient actuellement Roland Ratsiraka, l’ancien maire de Tamatave. Le président souhaiterait faire un exemple en capturant une figure emblématique de l’opposition