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Joël Mongin : « Les Martiniquais veulent se prendre en main et c’est une bonne chose »

Demain, les Martiniquais et Guyanais vont être soumis au référendum sur leur évolution statutaire. Quelques heures avant cette épisode marquant de ces deux Départements d'outre-mer, nous avons interrogé, Joël Mongin, acteur de la vie économique et sociale de la Réunion, d'origine martiniquaise.

Ecrit par Melanie Roddier – le samedi 09 janvier 2010 à 18H44

Tout d’abord, si vous aviez dû vous prononcer à l’occasion de ce référendum, qu’auriez-vous voté?

Joël Mongin: « J’aurais voté sans conteste pour. Je suis favorable au changement. Après 50 ans de départementalisation, on se dit à un moment qu’il faut changer, essayer autre chose ».

Comment imaginez-vous ce changement?

JM : « Les Martiniquais veulent se prendre en main et c’est une bonne chose. On ne peut plus attendre que les décisions se prennent à Paris à chaque fois qu’on souhaite faire quelque chose. Il faut donc trouver un autre système pour piloter le pays. Les gros industriels ont toujours géré avec la bénédiction de la France. Il faut redonner au peuple plus de pouvoir d’achat, plus de faveur envers les petites et moyennes entreprises… »

Autonomie… mais pas indépendance?

JM : « Nous ne voulons pas l’indépendance ! C’est important de rappeler que le problème n’est pas là. On demande simplement plus d’autonomie dans nos faits et gestes. C’est une situation qui est finalement assez similaire à la Réunion, mais ici, les élus Réunionnais ont mis un blocus à tout changement. »

Vous pensez que la Réunion devrait faire un référendum similaire ?

JM : « On ne veut pas que la population réunionnaise donne son opinion, c’est dommage. Pourquoi ne pas poser la question? Les politiques locaux préfèrent ne pas faire de vagues, être les enfants sages de la France. C’est le spectre de l’indépendance qui fait peur alors qu’on ne parle pas du tout de cela. Il faut arrêter de penser par rapport à Paris… Notre destin, c’est la zone, c’est pas l’Europe. »


Précisions supplémentaires :

La Réunion et la Guadeloupe ne votent effectivement pas. Notre île a écarté la perspective d’un renforcement de son autonomie « normative » et les élus ont obtenu l’introduction d’une disposition spécifique dans la Constitution.

En Guadeloupe, après la crise sociale de 2009, les élus guadeloupéens ont préféré repousser toute modification institutionnelle ou statutaire pendant 18 mois, le contexte n’étant pas favorable.

Selon un sondage de l’institut Qualistat Etudes et Conseil publié jeudi, les Martiniquais pourraient se prononcer dimanche à 59% contre le passage à l’article 74.

 

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