Le maire de Saint-André est poursuivi pour avoir proféré trois injures en conseil municipal, le 28 avril 2021. Il s’adressait à la gestionnaire du centre Covid de l’époque. Cette fonctionnaire aurait été ciblée par l’édile qui en avait également décousu avec son opposant Jean-Marie Virapoullé.
Pour sa défense, Joé Bédier s’est entouré des conseils de l’avocat parisien Me Robin Binsard. La robe noire a tout d’abord soulevé trois moyens de nullité concernant des vices de procédure, les propos poursuivis ne reproduisant pas fidèlement le constat d’huissier. « Cela affecte le fond et la forme », a développé le conseil.
Après un court délibéré, l’incident a été joint au fond et l’audience a repris son cours. L’avocat de l’édile a fustigé l’instrumentalisation de l’institution judiciaire à des fins politiques, une plainte ayant été déposée quelques jours avant les élections législatives, accompagnée d’une forte médiatisation. « Il s’agissait de trainer mon client dans la boue et de l’amener devant un tribunal », a tonné Me Binsard.
Poursuivant sa plaidoirie, la robe noire a demandé au tribunal de considérer que les propos de son client n’étaient pas des injures mais de la diffamation. Mais si d’aventure, les magistrats n’étaient pas d’accord avec lui sur ce point, Me Binsard a fait valoir la liberté d’expression du maire de Saint-André lors d’un discours d’élu dans l’exercice de ses fonctions. Quant à l’expression pétroleuse, elle ne visait pas à diminuer ou humilier mais à qualifier une opposante politique.
Un avis que n’a pas partagé la partie civile représentée par Me Jean-Jacques Morel. « Pétroleuse, c’est plutôt celle qui a des gros bras, l’équivalent d’un nervi qui jette de l’huile sur le feu pour écraser son adversaire », a argumenté le conseil réclamant 5.000 euros pour le préjudice moral de sa cliente. « Il en va de sa dignité ».
Décision le 6 octobre prochain.