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Jeunesse et syndicalisme, un amour impossible?

Les syndicats ont du mal à attirer les jeunes qui entrent dans la vie active. Si les chiffres sont assez rares à ce sujet, [ceux de 2006]url:http://www.alternatives-economiques.fr/les-syndicats-en-mal-de-jeunes_fr_art_200_23269.html montrent que seuls 2% des jeunes salariés âgés de 18 à 30 ans étaient syndiqués, contre 8% de la population active, en France métropolitaine. Quelles sont les raisons […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 30 août 2012 à 07H15

Les syndicats ont du mal à attirer les jeunes qui entrent dans la vie active. Si les chiffres sont assez rares à ce sujet, [ceux de 2006]url:http://www.alternatives-economiques.fr/les-syndicats-en-mal-de-jeunes_fr_art_200_23269.html montrent que seuls 2% des jeunes salariés âgés de 18 à 30 ans étaient syndiqués, contre 8% de la population active, en France métropolitaine. Quelles sont les raisons de ce peu d’engouement pour l’engagement syndical ? Nous avons posé la question à plusieurs syndicalistes de l’île.

Pour Ivan Hoarau, secrétaire départemental de la CGTR, les syndicats réunionnais bénéficient, par rapport à la métropole, de la jeunesse de la population de l’île. « Malgré les 60% de jeunes qui sont au chômage, de nombreux jeunes entrent dans la vie active chaque année et viennent nous voir« , affirme-t-il. Sur les 10.000 adhérents revendiqués par la CGTR, il estime à environ 1.000 le nombre de jeunes adhérents.

A la CFTC, on assure également disposer d’une solide réserve de jeunes. Son président, Arnold Louis pense avoir « 30 à 40% de jeunes » au sein de son syndicat et explique que « la tendance est à la hausse par rapport à il y a une quinzaine d’années ».

Un enthousiasme pondéré par Marie-Hélène Dor, de la FSU : « On fait des campagnes d’adhésion en espérant que parmi les personnes il y ait des jeunes. Mais on peut le dire, il n’y a pas énormément de relève. Il est très difficile qu’un jeune veuille passer du statut d’adhérent au statut de militant voire de responsable« .

Le mot est lâché. Peu de jeunes adhérents souhaitent franchir le cap de la simple adhésion au militantisme. Tous les syndicats assurent à leurs nouveaux adhérents des formations de base mais tous estiment avoir des progrès à faire dans leurs campagnes d’adhésion et leurs formations pour attirer la jeunesse réunionnaise.

 

Renouvellement de génération

Un constat s’impose. Les postes à responsabilité dans les syndicats ne sont pas occupés par les jeunes. Pour Ivan Hoarau, cependant, « à la CGTR comme dans tous les autres syndicats, un renouvellement de la direction est en train de s’opérer. Peut-être que quelques anciens, comme partout, s’accrochent par peur de ne plus exister. Mais un passage de relais s’effectue entre deux générations. De nombreux « quadras » sont en train de monter« .

On décide alors de rencontrer deux « quadras » qui montent. Marie-Pierre Collet Laurent Fontaine travaillent à la CAF et ont leur carte à la CFTC. Depuis 2009, l’une est déléguée du personnel et l’autre est membre du C.E..

Marie-Pierre Collet est à la tête d’une petite équipe « composée de plusieurs trentenaires » et assure déléguer beaucoup. « Je fais participer tout le monde. Et ça attire les jeunes puisque chacun peut avoir un rôle ».

Laurent Fontaine remarque quant à lui que certains jeunes hésitent à adhérer car « ils ne veulent pas être embrigadés. Bien sur, il y a une hiérarchie à respecter, des codes. Mais chacun peut avoir son opinion. D’autres ont peur d’être jugés s’ils sont encartés. » Un constat partagé par Ivan Hoarau, qui fait partie de ceux qui pensent que « la répression syndicale existe« .

Mais alors, qui sont ces jeunes qui adhèrent à des syndicats en 2012 ? Pour le patron de la CGTR, « une partie vient de familles de militants. Une autre partie vient nous voir car ils ont été licenciés, abusés par leur patron« . Marie-Hélène Dor, de la FSU, syndicat enseignant, confirme : « Les trois quarts du temps, ce sont des lauréats des concours de l’Education nationale, en début de carrière, qui sont confrontés à des problèmes« .

C’est donc principalement pour régler leurs problèmes personnels que les jeunes s’adressent à des syndicats, moins par conviction et encore moins par rêve du Grand soir… Crise oblige ?

 

« Pas le jeune de service »

Après quelques vaines recherches, on rencontre un jeune, un vrai, qui a sa carte dans un syndicat de l’île. Si Guillaume Aribaud a décidé de « militer », c’est bien par souci de l’intérêt général et non par individualisme. A 23 ans, cet étudiant qui souhaite devenir professeur des écoles milite à l’Unef et en tant que surveillant dans un lycée, est adhérent à la FSU. Le syndicalisme, il est tombé dedans quand il était petit. Ses parents sont militants à la FSU depuis de nombreuses années.

« J’ai toujours vu mes parents se battre pour les gens qui en ont besoin. Donc, je ne vais pas mentir, ça a aidé.« , explique-t-il. Son activité de syndicaliste lui prend énormément de temps, parfois au détriment de ses loisirs ou des études mais lui assure s’être « émancipé beaucoup plus vite à travers le syndicalisme ».

Au sein de la FSU, il ne considère pas être « le jeune de service à qui on met la main sur l’épaule. Si c’était comme ça, je serais parti« . Mais il admet être le seul de son âge à être adhérent. « Bien sûr que les jeunes ne sont pas assez syndiqués. C’est pas simple de prendre sa carte dans un syndicat quand on est un jeune précaire ou un étudiant. Mais la plupart de mes collègues sont rassurés de savoir que je suis syndiqué. Ils me disent : Si on a un souci, on peut compter sur toi. »

Prendre plus de responsabilité dans l’avenir, est-ce que cela le tente ? « Pourquoi pas. Mais je ne veux pas devenir un syndicaliste qui reste 40 ans au même poste et qui ne donne jamais de signe de départ. Il n’y a pas assez de jeunes, ni assez de femmes dans les syndicats. Il faut que cela change ! « . Message entendu ?

 

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