Ce mercredi, le tribunal judiciaire avait à juger trois hommes suspectés d'avoir participé à un trafic de stupéfiants, de téléphone et de montres connectées à destination d'un détenu de la prison de Domenjod. Wilfrid K. 36 ans, détenu affichant 15 mentions à son casier, apparaît comme le principal instigateur du réseau. Il a usé de son influence auprès de son frère Thierry P., 27 ans, pas de casier, pour lui faire parvenir de quoi tenir pendant qu'il était dans le dur. Il a lui-même fait intervenir Rodolphe N., 31 ans, 12 mentions au compteur, pour l'aider dans ses démarches.
La vie en prison n'étant pas un long fleuve tranquille, Wilfrid K. qui devait être libre le 20 mai dernier après 7 mois de détention, s'organise par l'intermédiaire de son frère et son dalon pour préparer sa sortie. Il se fait livrer drogue, téléphone et montre connectée par l'intermédiaire de "lanceur" depuis l'extérieur de la prison. Pour entrer en contact avec eux, il se sert de la ligne de la prison, mais aussi d'un portable dont la sim est au nom du père de Rodolphe N. Les surveillants, attentifs à la recrudescence des jets de colis en cette période de confinement, demandent l'ouverture d'une enquête. Il s'avère au final que le trafic a été dénoncé par des détenus.
La police met en place un système d'écoute pour surveiller Wilfrid K. et récupère les enregistrements de la prison. Dans les conversations, les techniques de confection de colis reviennent avec insistance. Des mots codes, qu'il demande sans cesse, tels que "bam-bam", "coq péi", "cari tangue", ou "fromage" sont notés. Il explique à l'audience que c'était pour "préparer sa sortie". Bien préparés, les surveillants interceptent les 22 et 28 avril, deux colis contenant zamal, cocaïne, ecstasy, rivotril, artane, téléphone, une carte sim - celle du père de Rodolphe N. - et une montre connectée. "C'était pour améliorer mon quotidien en prison, mais il n'y a pas que moi qui en ai profité" explique-t-il à la présidente.
Ironie du sort ou pas, au lieu d'être libre le 20 mai dernier, il se retrouve déféré
Ironie du sort ou pas, au lieu d'être libre le 20 mai dernier, il se retrouve déféré avec ses deux compères devant le juge pour s'expliquer sur le trafic qu'il mène en prison le même jour. Il est présenté en comparution immédiate dans la foulée, les défenses demandent un renvoi compte tenu de l'ambiance post confinement au regard de la portée médiatique et du contexte. "Ils ne nous prennent pas pour des "coq peï", mais pour des lapins de 6 semaines" s'agace la procureure compte tenu des explications douteuses des prévenus à barre.
"J'insiste sur la singularité du contexte. Les colis sont de véritables monnaies d'échange en détention. Ils utilisent des balles de tennis coupées pour y loger les objets" explique le parquet qui demande 1 an de prison, dont 6 mois de suris probatoire pour Thierry P., entre 18 mois et 2 ans de prison avec maintien en détention pour Rodolphe N., et entre 2 ans et 2 ans et demi de prison et maintien en détention pour Wilfrid K. Compte tenu des casiers des deux prévenus incarcérés, les défenses insistent sur l'inutilité de peines avec sursis probatoire préférant du ferme, mais dans une moindre mesure.
"Quel couillon, il est déféré le jour de sa sortie, c'est pas très intelligent !"
"Quel couillon, il est déféré le jour de sa sortie, c'est pas très intelligent ! Pour autant, il faut relativiser, il n'a pas organisé les entrées de tout le parloir. D'ailleurs, ils ont été dénoncés, c'est vous dire la moralité dans les prisons. Nous n'avons que des indices, il n'y a pas grand-chose dans ce dossier" plaide la défense de Wilfrid K. qui dénonce que les retranscriptions des écoutes n'aient pas été faites par un interprète, le créole n'étant pas considéré comme une langue par loi.
Le conseil de Rodolphe N. enchaîne : "Il prend la vieille carte sim de son père, c'est pas très futé. C'est plutôt un trafic de pied nickelé ! Nous avons 3 personnes ici, mais pas une image de ceux qui lancent les colis malgré la présence de nombreuses caméras ! On s'est contenté du minimum syndical alors qu'on vous demande des peines importantes". La dernière plaidoirie revient au conseil de Thierry P. : "Il a été transparent et honnête, il a subi la pression de son frère. C'est sa première erreur, pour lui la drogue c'est fini. Il est naïf et influençable, je vous demande un sursis simple".
Les défenses ont finalement été entendues pas le tribunal, Thierry P. est condamné à 8 de prison avec suris simple, Rodolphe N. est maintenu en détention pour 12 mois alors que Wilfrid K. devra faire 15 mois de plus à Domenjod.
La vie en prison n'étant pas un long fleuve tranquille, Wilfrid K. qui devait être libre le 20 mai dernier après 7 mois de détention, s'organise par l'intermédiaire de son frère et son dalon pour préparer sa sortie. Il se fait livrer drogue, téléphone et montre connectée par l'intermédiaire de "lanceur" depuis l'extérieur de la prison. Pour entrer en contact avec eux, il se sert de la ligne de la prison, mais aussi d'un portable dont la sim est au nom du père de Rodolphe N. Les surveillants, attentifs à la recrudescence des jets de colis en cette période de confinement, demandent l'ouverture d'une enquête. Il s'avère au final que le trafic a été dénoncé par des détenus.
La police met en place un système d'écoute pour surveiller Wilfrid K. et récupère les enregistrements de la prison. Dans les conversations, les techniques de confection de colis reviennent avec insistance. Des mots codes, qu'il demande sans cesse, tels que "bam-bam", "coq péi", "cari tangue", ou "fromage" sont notés. Il explique à l'audience que c'était pour "préparer sa sortie". Bien préparés, les surveillants interceptent les 22 et 28 avril, deux colis contenant zamal, cocaïne, ecstasy, rivotril, artane, téléphone, une carte sim - celle du père de Rodolphe N. - et une montre connectée. "C'était pour améliorer mon quotidien en prison, mais il n'y a pas que moi qui en ai profité" explique-t-il à la présidente.
Ironie du sort ou pas, au lieu d'être libre le 20 mai dernier, il se retrouve déféré
Ironie du sort ou pas, au lieu d'être libre le 20 mai dernier, il se retrouve déféré avec ses deux compères devant le juge pour s'expliquer sur le trafic qu'il mène en prison le même jour. Il est présenté en comparution immédiate dans la foulée, les défenses demandent un renvoi compte tenu de l'ambiance post confinement au regard de la portée médiatique et du contexte. "Ils ne nous prennent pas pour des "coq peï", mais pour des lapins de 6 semaines" s'agace la procureure compte tenu des explications douteuses des prévenus à barre.
"J'insiste sur la singularité du contexte. Les colis sont de véritables monnaies d'échange en détention. Ils utilisent des balles de tennis coupées pour y loger les objets" explique le parquet qui demande 1 an de prison, dont 6 mois de suris probatoire pour Thierry P., entre 18 mois et 2 ans de prison avec maintien en détention pour Rodolphe N., et entre 2 ans et 2 ans et demi de prison et maintien en détention pour Wilfrid K. Compte tenu des casiers des deux prévenus incarcérés, les défenses insistent sur l'inutilité de peines avec sursis probatoire préférant du ferme, mais dans une moindre mesure.
"Quel couillon, il est déféré le jour de sa sortie, c'est pas très intelligent !"
"Quel couillon, il est déféré le jour de sa sortie, c'est pas très intelligent ! Pour autant, il faut relativiser, il n'a pas organisé les entrées de tout le parloir. D'ailleurs, ils ont été dénoncés, c'est vous dire la moralité dans les prisons. Nous n'avons que des indices, il n'y a pas grand-chose dans ce dossier" plaide la défense de Wilfrid K. qui dénonce que les retranscriptions des écoutes n'aient pas été faites par un interprète, le créole n'étant pas considéré comme une langue par loi.
Le conseil de Rodolphe N. enchaîne : "Il prend la vieille carte sim de son père, c'est pas très futé. C'est plutôt un trafic de pied nickelé ! Nous avons 3 personnes ici, mais pas une image de ceux qui lancent les colis malgré la présence de nombreuses caméras ! On s'est contenté du minimum syndical alors qu'on vous demande des peines importantes". La dernière plaidoirie revient au conseil de Thierry P. : "Il a été transparent et honnête, il a subi la pression de son frère. C'est sa première erreur, pour lui la drogue c'est fini. Il est naïf et influençable, je vous demande un sursis simple".
Les défenses ont finalement été entendues pas le tribunal, Thierry P. est condamné à 8 de prison avec suris simple, Rodolphe N. est maintenu en détention pour 12 mois alors que Wilfrid K. devra faire 15 mois de plus à Domenjod.