La tension n’est pas prête de redescendre à Jérusalem-Est entre Israéliens et Palestiniens. Un responsable israélien a annoncé ce lundi que l’État hébreu a décidé d’accélérer les plans pour la construction de 1.000 logements supplémentaires à Jérusalem-Est.
« Le gouvernement a décidé de faire avancer la planification pour la construction de plus de 1.000 unités d’habitation à Jérusalem, à peu près 400 dans le quartier de Har Homa et environ 600 à Ramat Shlomo », a déclaré ce responsable.
Har Homa et Ramat Shlomo sont deux colonies juives à Jérusalem-Est. Ce responsable n’a pas précisé si le gouvernement du premier ministre, Benyamin Netanyahu, annonçait là un tout nouveau projet de construction ou l’accélération d’un programme existant. Début octobre, l’annonce de la construction de 2 600 logements avait été condamnée par les États-Unis et la France.
Cette annonce intervient sur fond de tensions grandissantes dans la Ville sainte secouée depuis plusieurs jours par des heurts d’une ampleur inédite, notamment à proximité de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam où les visites de plus en plus nombreuses de juifs sont perçues comme des provocations.
Selon un haut dirigeant du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, cette décision du gouvernement israélien, couplée à la poursuite de la colonisation juive provoqueront une « explosion ».
« L’escalade israélienne à Jérusalem occupée et dans les lieux saints, les dangereuses agressions quotidiennes et l’annonce d’un nouveau plan de colonisation à Jérusalem constituent un danger que nous condamnons et considérons comme inacceptable », a de son côté déclaré à la presse le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
L’organisation israélienne « la Paix maintenant », anti-colonisation, a estimé que l’annonce gouvernementale de lundi était particulièrement malvenue. « Il n’y a jamais de bon moment pour faire des choses pareilles, mais celui-ci l’est encore moins que les autres, alors que Jérusalem est en train de brûler », a expliqué Lior Amihai, l’un de ses porte-paroles.