

Exonérer, transférer le coût du travail sur les plus démunis, c'est tout simplement inacceptable. Cela aura pour conséquence la hausse des prix et n'apportera rien de bon sur les bas salaires.
Rien n'a pourtant été dit sur l'application de cette mesure à la Réunion et dans les DOM*?
C'est vrai, mais même si ça ne devait que concerner la métropole, la mesure sera totalement inefficace. Si elle devait être appliquée à la Réunion, ça impacterait d'autant les consommateurs lorsque l'on connaît l'indice des prix pratiqués ici et donc bien supérieurs aux indices nationaux, sans parler du seuil de pauvreté qui est plus important à la Réunion qu'en métropole.
Le taux normal qui est affecté par cette hausse exclurait pourtant les produits de première nécessité comme l'alimentaire pour toucher les produits tels la téléphonie, les téléviseurs... ?
Peut-on dire aujourd'hui que la téléphonie ou ce type de produits ne figure pas dans les produits de consommation courante ? (sourire).
Comme la majorité des syndicats vous semblez d'accord sur la finalité, c'est-à-dire préserver des emplois en France, mais pas sur le moyen d'y arriver ?
Garder l'emploi à la Réunion, garder l'emploi pour les Réunionnais, encore faudrait-il savoir ce que signifie Réunionnais... Je me méfie de ce genre de mesures. Je me souviens des paroles du patronat il y a quelques années concernant une mesure sur la cotisation sociale : au départ on nous disait que ça allait "créer de l'emploi". A l'heure des bilans, on nous a plutôt dit que ça avait "préservé l'emploi"...
Cette hausse de la TVA risque-t-elle de provoquer les mêmes conséquences que pour la TVA dans la restauration, c'est-à-dire que l'on ne saura jamais si elle a bénéficié aux consommateurs ou aux restaurateurs ?
C'est la raison pour laquelle je suis favorable à l'instauration d'aides sous "conditionnalités". Tant que l'on n'imposera pas aux patrons des conditions à cette suppression des charges patronales, ça donnera les mêmes effets que pour la restauration.
En lieu et place de la TVA sociale, qu'auriez-vous aimé voir appliquer ?
L'application totale des conventions collectives nationales à la Réunion et la revalorisation des salaires au regard de l'indice des prix réunionnais.
Vous accueillez mercredi François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. A quand remonte la dernière visite d'un numéro un de votre syndicat ?
En 2005, c'était déjà François Chérèque. Il était venu alors que j'étais tout nouveau secrétaire général à la Réunion.