« Je vois mal le gouvernement refuser ce protocole alors qu’il a accepté de faire appliquer celui de la Martinique et de la Guadeloupe » affirme Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT. Ce dernier prend l’exemple des Négociations annuelles obligatoires (NAO) dans le secteur du bâtiment, ou « même si un accord est signé par une seule organisation syndicale patronale, il est étendu à toutes les organisations patronales et à tous les salariés de la Réunion, donc là je ne vois pas pourquoi l’accord ne serait pas étendu » affirme fermement le syndicaliste.
Le refus de la CGPME d’octroyer 50 euros aux salariés ayant un salaire inférieur ou égal à 1,4 Smic est « irresponsable », dénonce Jean-Pierre Rivière. « On ne vit pas de manière correcte avec un tel salaire » rajoute t-il. « La CGPME est en train de pinailler un peu, elle ne veut pas donner les 50 euros, mais elle est prête à donner des contrats d’intéressement. Je crois donc que la posture de la CGPME tient plus d’une posture politique qu’autre chose. Plus de 100.000 salariés sont concernés par l’application du protocole. Comment la CGPME va t-elle expliquer à tous les Réunionnais qu’elle refuse de leur donner 50 euros ? »
C’est aujourd’hui que l’intersyndicale fera la demande d’extension du protocole d’accord à toutes les entreprises privées de l’île. Accord qui devrait être appliqué dans un délais d’un mois, si l’on se réfère à l’application de celui des Antilles. « Nous attendons l’application de cet accord au plus tard, le 1er juillet prochain ». Pour argumenter ses propos, Jean-Pierre Rivière ajoute que « nous avions eu le même discours lorsqu’il a s’agit de procéder au rattrapage du Smic et que certains disaient que cela allait mettre à mal les entreprises réunionnaises alors que l’économie a ensuite progressé de 5%. Cette mesure est une mesure juste » conclut-il.