L'ancien président de l'UDF et ex-maire de Saint-André, Jean-Paul Virapoullé parle avec émotion de la disparition de Valéry Giscard d'Estaing:
"La disparition du grand président Valéry Giscard d'Estaing me fait penser que cet homme aura marqué l'histoire de France pour de multiples raisons. C'est avant tout le bâtisseur de l'Europe. C'est lui qui a donné à la construction européenne son sens et sa légitimité démocratique en permettant que l'élection au Parlement européen se fasse au suffrage universel. C'est lui également qui a mis en place et fait fonctionner avec talent le couple franco-allemand. C'est encore lui qui avait désigné René Journiac (NDLR: le "Monsieur Afrique" de l'ex-chef de l'État), qui nous recevait moi, mon frère Louis (NDLR: ancien sénateur de La Réunion entre 1974 et 1992) ainsi que Pierre Lagourgue régulièrement à l'Elysée pour présenter nos dossiers. Quand il était président, il avait surtout des relations avec eux."
Un lien fort avec La Réunion
"C'est pour lui qui j'ai pris la tête de l'UDF dans l'île aux côtés de Pierre Lagourgue. L'UDF, qui était le petit lapin, ne s'est pas fait avaler par le RPR à l'époque et est même devenu un parti central de la vie politique de La Réunion. L'empreinte dans un véritable courant centriste dans la vie politique française, c'est Giscard."
"Je peux dire aujourd'hui aux Réunionnais que Giscard a répondu pratiquement à 100% aux demandes que nous lui avons formulé, qu'il s'agisse de l'amélioration du prix de la canne, qu'il s'agisse de la garantie de l'écoulement du sucre, qu'il s'agisse de l'application des fonds européens. Je rappelle que c'est sous son quinquennat que la Cour européenne a rendu un arrêt fameux, l'arrêt Hansen, qui officialise l'application du régime général dans les départementaux d'Outre-mer. C'est à ce moment que la vague des crédits européens est arrivée dans les territoires ultramarins, que ce soit le Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA), le Fonds européen de développement régional (FEDER) ou encore le Fonds social européen (FSE). Valéry Giscard d'Estaing a mis son poids dans la balance et il a fait jouer solidarité européenne. Il a également fait jouer la solidarité nationale parce que le rattrapage des prestations sociales par rapport à la métropole a commencé avec lui. C'est avec lui qu'on a lancé l'habitat social: les premiers LES sont sortis de terre à Saint-André en 1976."
"La période Giscard était heureuse"
"On peut dire qu'après De Gaulle, il aura marqué son époque sur le plan de la construction européenne comme Chirac aura marqué la France sur le plan de la réforme agricole. La grande différence entre Chirac, que j'ai très bien connu, et Giscard, c'est que ce dernier était un grand bourgeois. Mais un grand bourgeois humain."
"On peut dire que les Réunionnais un peu anciens comme moi qui ont connu cette fin d'époque des Trente Glorieuses, où la France cherchait encore de la main-d'oeuvre pour travailler. Malgré les deux chocs pétroliers, la France était encore dans le trio de tête des puissances économiques mondiales. De son temps, la croissance économique était de 5% et le chômage n'était que de 3%. La période Giscard est une période heureuse pour la France et l'Outre-Mer et une période d'espérance pour l'Europe. Il a fait que les Outre-Mer ne soient plus des territoires oubliés de la République."
"Un grand monsieur"
L'ancien maire de Saint-André évoque le lien fort qu'il entretenait avec l'ancien président: "Je vais vous raconter une anecdote: c'est à l'ombre des grands arbres que l'on apprend à conduire la destinée d'un pays. À chaque fois que Giscard prenait la parole comme député à l'Assemblée, j'avais acheté un petit cahier que j'ai toujours d'ailleurs, et je notais tout ce qu'il disait. Un jour, quand il avait fini de parler, il est venu vers moi en me disant: "studieux l'élève Virapoullé !" (rires)."
Jean-Paul Virapoullé conclut: "C'est un homme que je respecte, que j'admire, que j'ai connu et qui a toujours fait ce qu'il pouvait pour l'Outre-Mer. Qu'il repose en paix, c'est un grand Monsieur."
"La disparition du grand président Valéry Giscard d'Estaing me fait penser que cet homme aura marqué l'histoire de France pour de multiples raisons. C'est avant tout le bâtisseur de l'Europe. C'est lui qui a donné à la construction européenne son sens et sa légitimité démocratique en permettant que l'élection au Parlement européen se fasse au suffrage universel. C'est lui également qui a mis en place et fait fonctionner avec talent le couple franco-allemand. C'est encore lui qui avait désigné René Journiac (NDLR: le "Monsieur Afrique" de l'ex-chef de l'État), qui nous recevait moi, mon frère Louis (NDLR: ancien sénateur de La Réunion entre 1974 et 1992) ainsi que Pierre Lagourgue régulièrement à l'Elysée pour présenter nos dossiers. Quand il était président, il avait surtout des relations avec eux."
Un lien fort avec La Réunion
"C'est pour lui qui j'ai pris la tête de l'UDF dans l'île aux côtés de Pierre Lagourgue. L'UDF, qui était le petit lapin, ne s'est pas fait avaler par le RPR à l'époque et est même devenu un parti central de la vie politique de La Réunion. L'empreinte dans un véritable courant centriste dans la vie politique française, c'est Giscard."
"Je peux dire aujourd'hui aux Réunionnais que Giscard a répondu pratiquement à 100% aux demandes que nous lui avons formulé, qu'il s'agisse de l'amélioration du prix de la canne, qu'il s'agisse de la garantie de l'écoulement du sucre, qu'il s'agisse de l'application des fonds européens. Je rappelle que c'est sous son quinquennat que la Cour européenne a rendu un arrêt fameux, l'arrêt Hansen, qui officialise l'application du régime général dans les départementaux d'Outre-mer. C'est à ce moment que la vague des crédits européens est arrivée dans les territoires ultramarins, que ce soit le Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA), le Fonds européen de développement régional (FEDER) ou encore le Fonds social européen (FSE). Valéry Giscard d'Estaing a mis son poids dans la balance et il a fait jouer solidarité européenne. Il a également fait jouer la solidarité nationale parce que le rattrapage des prestations sociales par rapport à la métropole a commencé avec lui. C'est avec lui qu'on a lancé l'habitat social: les premiers LES sont sortis de terre à Saint-André en 1976."
"La période Giscard était heureuse"
"On peut dire qu'après De Gaulle, il aura marqué son époque sur le plan de la construction européenne comme Chirac aura marqué la France sur le plan de la réforme agricole. La grande différence entre Chirac, que j'ai très bien connu, et Giscard, c'est que ce dernier était un grand bourgeois. Mais un grand bourgeois humain."
"On peut dire que les Réunionnais un peu anciens comme moi qui ont connu cette fin d'époque des Trente Glorieuses, où la France cherchait encore de la main-d'oeuvre pour travailler. Malgré les deux chocs pétroliers, la France était encore dans le trio de tête des puissances économiques mondiales. De son temps, la croissance économique était de 5% et le chômage n'était que de 3%. La période Giscard est une période heureuse pour la France et l'Outre-Mer et une période d'espérance pour l'Europe. Il a fait que les Outre-Mer ne soient plus des territoires oubliés de la République."
"Un grand monsieur"
L'ancien maire de Saint-André évoque le lien fort qu'il entretenait avec l'ancien président: "Je vais vous raconter une anecdote: c'est à l'ombre des grands arbres que l'on apprend à conduire la destinée d'un pays. À chaque fois que Giscard prenait la parole comme député à l'Assemblée, j'avais acheté un petit cahier que j'ai toujours d'ailleurs, et je notais tout ce qu'il disait. Un jour, quand il avait fini de parler, il est venu vers moi en me disant: "studieux l'élève Virapoullé !" (rires)."
Jean-Paul Virapoullé conclut: "C'est un homme que je respecte, que j'admire, que j'ai connu et qui a toujours fait ce qu'il pouvait pour l'Outre-Mer. Qu'il repose en paix, c'est un grand Monsieur."