Il le reconnaît, après le départ de Jean-Yves Minatchy, la CGPER est restée « dans le creux de la vague ». Après avoir occupé le poste de secrétaire général, Jean-Michel Moutama prend la tête du syndicat affaibli par les divisions. Sa priorité est donc de « rapprocher, mettre les ego de côté tout en gardant l’identité du syndicat ». Un syndicat qui s’est perdu dans « des batailles d’ego mal placés et qui a créé la scission puis la création de l’UPNA ». Sans ce conflit, la CGPER dirigerait toujours la Chambre d’agriculture, analyse Jean-Michel Moutama. « Ils (ndlr la FDSEA et les JA) n’ont la majorité de rien. Ils ont profité de la division pour être aux manettes. À nous de tirer les leçons pour nous mettre d’accord sur les sujets et combats importants ».
Dans la ligne de mire de l’agriculteur, les commissions mixtes d’usine dans lesquelles la prochaine Convention canne va être rediscuter. « Aujourd’hui, la biomasse doit être payée à sa juste valeur. La canne bio/fibre n’est pas d’actualité avant 7 ou 8 ans le temps des essais. Nous, notre souhait ce n’est pas de partir à l’aventure. Nous ne savons pas comment nous allons être payés », souligne le président de la CGPER. « Il y a encore à prendre sur l’existant. Il faut renégocier là dessus ». Ainsi, le blocage actuel au sein du CTICS ( Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre) qui menace la campagne sucrière n’a pour lui pas lieu d’être. « Se focaliser sur un point d’échantillonnage, c’est ridicule dans un contexte de crise sanitaire. L’enjeu est plutôt de changer la formule de richesse et ce n’est pas le moment », analyse Jean-Michel Moutama.
L’homme de 56 ans veut apprendre de la crise Covid. Les filières maraîchage et élevage doivent également évoluer. « Il faut donner plus de reconnaissance aux agriculteurs indépendants ». Le nouveau président de la CGPER veut miser sur des modèles parallèles aux coopératives et sur la diversification.