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Jean-Marie Virapoullé, candidat de l’union de la droite et du centre à St-André: « Nous avons tenu nos engagements »

Une page se tourne à Saint-André. Maire de la commune pendant plus de quarante ans, coupé dans son règne par la victoire d’Eric Fruteau en 2008 puis réélu en 2014, Jean-Paul Virapoullé ne briguera pas un 9e mandat dans son fief. C’est son fils, Jean-Marie Virapoullé, qui conduira la liste d’union de la droite et du centre dans la commune. "Jean-Marie est forcément proche de Jean-Paul mais je ne suis pas une photocopie", assure le médecin, qui fait valoir son expérience "aussi bien dans les différentes majorités que dans l’opposition". "Je n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe", indique Jean-Marie Virapoullé, qui compte bien apporter "des idées nouvelles" pour Saint-André.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 12 février 2020 à 09H14

Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous actuellement ?

Je suis serein, confiant et j’ai un esprit combatif aujourd’hui. Serein et confiant parce que je sens que le courant passe entre la population et nous. Serein, confiant et conquérant parce que nous avons un bilan auquel j’ai participé en tant qu’adjoint au maire délégué à l’habitat. Nous avons construit plus de 1 530 logements sociaux, j’ai participé à l’apport des finances du Département en tant que vice-président l’ensemble des dossiers de la ville que ce soit dans le domaine des routes  initialement et dans l’action sociale ensuite. Ce bilan aujourd’hui est un élément fort: comme je le dis souvent, nou la di nou la fé. Il nous donne de la crédibilité maintenant pour aller au devant de la population. Serein et confiant car ma candidature est le fruit d’un parcours, aussi bien dans la majorité que dans l’opposition. Dans la politique vous avez des moments difficiles, des moments de victoires ; chaque moment est enrichissant. Le tout est de ne pas baisser les bras et de tirer les enseignements des différentes fonctions que vous occupez. Je rappelle notamment que j’ai occupé la fonction de porte-parole de l’opposition et que j’ai été à ce titre à l’origine du recours devant le conseil constitutionnel qui a rendu l’ancien maire (NDLR: Éric Fruteau) inéligible. J’ai résisté dans les moments difficiles.

N’est-ce pas un fardeau à porter d’être le fils du maire, baron de la politique locale et qui a dirigé la commune pendant plus de quatre décennies, dans ces temps où le renouvellement de la classe politique est réclamé par la population ?

Non ce n’est pas écrasant parce que j’ai fait mon chemin et les gens me connaissent maintenant. Ça aurait été écrasant si vous arrivez tout de suite dans le milieu politique. Depuis 25 ans, la population a appris à me connaître et à me rendre compte de mon travail. Les critiques des opposants parlent à ceux qui ne me connaissent pas. Mais aujourd’hui, la très grande majorité de la population me connait. Souvent on dit à l’ombre d’un platane rien ne pousse. Moi j’apporte la preuve contraire qu’à l’ombre d’un platane, on peut grandir, on peut avancer et on peut ensuite se présenter devant la population. Ce n’est pas écrasant c’est enrichissant d’être aux côtés d’une figure tutélaire comme Jean-Paul Virapoullé, une grande figure de la vie politique réunionnaise.

 

Justement, un mot sur ce bilan ?

En 2014, nous sommes arrivés, car la population avait rejeté le maire sortant, qui avait « fermé » la mairie devenue sous sa mandature un bunker. Par ailleurs, les investissements étaient au point mort dans la ville: la population a donc demandé à Jean-Paul Virapoullé de revenir. Moi-même j’ai lutté contre le cyclone Fruteau-Bédier en dénonçant le licenciement du personnel communal avec plus de 100 employés mis à la porte.

La population a demandé un Saint-André plus humain et un Saint-André plus dynamique et nous l’avons présenté dans notre projet. Aujourd’hui, 90% de nos engagements ont été réalisés. Sur le Saint-André plus humain, nous sommes la commune de l’île qui a créé le plus de places dans les crèches et jardins d’enfants. Là-dessus, nous sommes les premiers de la classe et probablement parmi les premiers de France. Saint-André plus humain aussi dans le cadre de l’accompagnement scolaire puisque nous avons mis en place une valise numérique et des tablettes tactiles pour favoriser l’apprentissage des enfants et pour mieux les initier aux nouvelles technologies. De plus, jamais il n’y a eu autant d’actions engagées auprès de nos gramounes: nous avons la première maison familiale de La Réunion et la seconde est en construction à Terre-Rouge.  Autre mesure phare, la création de la mairie sociale, à savoir la première maison de services publics à La Réunion, située en centre-ville et qui regroupe  le CCAS, la CGSS, la CAF, les services de la mairie ou encore le Département. Plus de 60 000 personnes sont accueillies chaque année dans cette mairie sociale. Dans le domaine du logement, nous sommes la première commune de l’île à avoir lancé un « permis de louer » pour lutter contre l’habitat insalubre et/ou indigne. Nous avons construit deux fois plus de logements que l’ancienne mandature et dans les logements construits, nous avons privilégié les logements de ville dits « à terre » et moins d’immeubles. L’humain ça a un sens et est une réalité aujourd’hui à Saint-André.

Concernant le Saint-André plus dynamique avec nos grands projets, notamment au service de la vie des administrés, nous avons récemment inauguré l’unité de potabilisation, d’un coût de 10 millions d’euros. La question de l’eau potable n’est plus un problème: il ne reste que le quartier du Bras-des-Chevrettes où le forage du Désert permettra de desservir la population.

Par ailleurs, nous avons construit les bases d’un Saint-André ville universitaire et numérique avec l’école d’ingénieurs Epitech, qui accueille plus de 150 étudiants. Notre objectif sera sur le prochain mandat de faire notre commune une vraie ville universitaire avec plusieurs filières en développement.

Et concernant le centre-ville ?

La rénovation du centre-ville est également engagée avec plus de 120 millions d’euros pour les 10 ans à venir, tout comme celle du Colosse qui est en cours de finalisation qui deviendra le plus beau parc de loisirs et de tourisme de La Réunion avec un bassin de baignade de 1 600 m2. N’oublions pas le projet d’éco-technoport de Bois-Rouge, qui va permettre à terme la création de plus de 4 000 emplois. L’État a déjà classé Saint-André et la Cirest en territoire d’industrie pour pouvoir financer ce projet. L’annonce faite en 2014 est devenue réalité grâce aux accords passés avec l’État, la Région, les autres partenaires et les sociétés privées pour faire fonctionner cet eco-technoport.

Nous avons tenu nos engagements du Saint-André plus humain et plus dynamique, la ville est en phase de rénovation avec un investissement de 15 millions d’euros pour les routes communales. Bien sûr il y a encore beaucoup à faire, mais la commune n’a jamais autant investi dans les routes. Il y a aussi la sécurité où nous avons investi dans des caméras de vidéosurveillance en centre-ville et qui vont être déployées dans les semaines qui viennent dans les quartiers de Cambuston, chemin du Centre ou encore Fayard. Ce système porte déjà ses fruits puisque les faits de délinquance ont très nettement diminué sur la partie du centre-ville et cela portera sans nul doute ses fruits dans autres secteurs.

Sur la partie propreté de la ville, la Cirest a lancé sa brigade environnement en mars 2019 et sur l’année écoulée, ses agents ont déjà dressé plus de 500 contraventions, dont la moitié sur Saint-André. Le band’cochon commence à comprendre qu’il faut arrêter et progressivement, les choses s’améliorent.

Sur quoi comptez-vous mettre l’accent lors de la prochaine mandature si vous êtes amené à être élu ?

Nous allons poursuivre nos efforts sur la sécurité. Nous avons notre plan comme je vous l’ai dit avec le renfort de notre collaboration avec la Police nationale, l’installation de nouvelles caméras, l’envoi d’éducateurs de rue dans les quartiers, on a commencé au centre-ville et on va le développer dans d’autres secteurs pour aller « vers » et capter l’attention des jeunes en difficulté. Autre axe prioritaire, la circulation. Nous attendons, et j’en ai discuté avec le président de Région, l’échangeur de la rocade sud, mais aussi la bretelle d’entrée vers le Chemin Lagourgue. Sur ce point les choses ont bien avancé et nous avons trouvé les financeurs. Nous réfléchissons également à l’installation de feux connectés à la vidéosurveillance c’est-à-dire que la minuterie variera en fonction de la circulation et apporteront un plus dans la circulation au centre-ville. Par ailleurs, en 2023, devraient intervenir les premiers coups de pioche de la future route des Hauts de l’est, un projet que j’ai soutenu au Département.  

On entend souvent des critiques sur la mainmise de Saint-André sur les affaires de la Cirest, venant de nombreux candidats de la région est, qui souhaiteraient un meilleur rééquilibrage des projets et actions menées par l’intercommunalité. Qu’est-ce qui coince ?

Toutes ces remarques démontrent que Saint-André est dynamique et que son maire et son équipe ont bien travaillé. Quand j’entends les élus bénédictins dire « tout pour Saint-André » ça montre bien que Saint-André s’est développé. Deuxièmement, c’est que nous avons tout intérêt à jouer en équipe parce qu’il y a des projets qui doivent se jouer pour l’ensemble du territoire. J’ai été président de la Cirest et j’ai toujours prôné cette union. Je prends l’exemple des plantes médicinales ou des produits bio: Saint-André n’a pas la surface nécessaire pour développer à elle seule ces produits de haute valeur ajoutée. Nous devons jouer en commun pour faire gagner l’est. Il faut arrêter de dire que l’un gagne trop. Quand Saint-Benoît a demandé, comme pour l’ANRU, Saint-Benoît a obtenu. On n’a jamais refusé de financements aux projets bénédictins, mais ce sont aux élus bénédictins de définir ce qu’ils veulent, pas aux élus saint-andréens.

Vous ferez face lors de cette élection à une dizaine de candidatures, notamment à droite avec d’anciens adjoints que vous avez vous même côtoyés. La gauche aussi part divisée avec un duel entre l’ancien maire et son premier adjoint…Quelle est votre analyse à deux mois du scrutin ?

D’abord, je n’ai pas d’opposants, mais des concurrents. Nous sommes dans une démocratie et ce qui fait la démocratie, c’est la diversité. Il y a de multiples candidatures, à droite comme à gauche, et c’est très bien. Seulement ce que je regrette, c’est que de nombreux candidats n’apportent rien de concret au débat politique, ils ne sont là que pour la critique et non pas pour un projet pour Saint-André. Alors que nous, nous présentons notre bilan et allons présenter progressivement nos projets. Nous sommes dans un autre état d’esprit. Nous ne sommes pas dans la rancœur ou l’ambition personnelle.

Je suis dans une majorité sortante et je m’inscris forcément dans la continuité de l’action engagée. Je souhaite poursuivre et amplifier ce qui a été réalisé. J’ai envie de dire « nou la di, nou la fé, nou va fé enkor ». C’est mon crédo. Si vous adhérez à tout ce qui a été réalisé, vous reconnaissez que jamais on n’a autant investi à Saint-André avec plus de 180 millions d’euros en l’espace de six ans, vous souhaitez poursuivre ces investissements et moderniser notre ville, votez pour nous. Continuité et un peu renouveau aussi. Continuité sur l’équipe municipale puisque quelques piliers resteront et renouveau, car près de la moitié de l’équipe sera renouvelée tout comme la tête de liste. Jean-Marie est forcément proche de Jean-Paul, mais je ne suis pas une photocopie. Un maire nouveau, c’est une personnalité nouvelle qui s’appuiera forcément sur l’expérience de ces prédécesseurs. J’appartiens à une autre génération et il y aura probablement des idées nouvelles qui viendront.

 

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