D’ici cette échéance, il faut continuer à convaincre. Pas sûr que les milliers de Réunionnais venus l’écouter ce samedi aient encore besoin d’être convaincus mais peu importe, un meeting est un exercice aisé pour le tribun Mélenchon.
Le candidat LFI a très peu orienté son discours sur les problématiques réunionnaises, hormis des incursions sur le fameux dossier de la NRL ou celui de la continuité territoriale. C’est surtout sa vision nationale qu’il a passée en revue avec, actualité oblige, une large évocation de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine.
Les parrainages
« Je remercie chaleureusement les élus de La Réunion qui m’ont apporté leurs suffrages. Peu importe leur opinion mais ils ont joué le jeu pour que tous les candidats soient présents dans cette campagne. Je remercie le président du Sénat qui a appelé les élus à faire leur devoir comme je remercie le président de l’Association des maires de France. Ils ont su dépasser les mécanismes des appartenances politiques. Je remercie spécialement les 15 élus communistes qui ont décidé de me parrainer »
L’amitié réunionnaise
« Huguette et moi ne siégions pas dans le même groupe (à l’Assemblée, ndlr), de même avec Karine (Lebon) et nous sommes ensemble dans cette bataille. La Réunion est une vitrine de l’union populaire car Huguette a montré la bonne méthode politique à appliquer »
La Réunion, exemple d’universalité
« Voici la vision que je me fais de la France. Un français sur quatre a un grand parent étranger. La bataille historique du progressisme à La Réunion a une portée universelle. La France est universelle car elle est présente dans tous les océans. La France est une nation de l’océan Indien mais aussi une nation des Caraïbes avec sa plus longue frontière terrestre avec le Brésil, sans oublier sa plus grande frontière océanique avec l’Australie »
La guerre sur le sol ukrainien
« C’est un moment d’histoire. Pourquoi ? Parce que la Russie dirigée par Poutine vient de créer un précédent. Sur le territoire de l’Europe, une nation nucléaire envahit un voisin, ce qui veut dire que nous sommes revenus à une logique du rapport de force. Nos systèmes doivent être repensés. Il faut agir avec le sérieux qu’exige la menace qui s’amorce devant nous. Nous ne voulons pas d’une guerre totale. Donnons nous les moyens pour parvenir à l’ouverture d’une conférence de l’Organisation du traité de sécurité collective. »
« J’ai observé pas mal de guerres dans ce monde pour savoir que nous n’avons pas changé de position sur l’invasion russe : on éliminera pas la Russie si on fait avancer l’OTAN. Nous ne sommes pas alignés. La position politique que j’incarnerais sera le non-alignement, si je suis président. Le désarmement nucléaire est une urgence sur cette planète. Que le monde entier se mette d’accord ! »
Redonner les moyens à la diplomatie française
« Nous allons élire dans 40 jours le président de la République française, chef des armées et qui négocie les traités. Je félicite la diplomatie française qui, je sais, travaille. Nous avons le second réseau du monde et pour faire de la diplomatie on a besoin de diplomates. Il faut qu’on arrête de la dépouiller de ses moyens. Si je suis élu, j’abrogerai les décrets de Macron sur la réduction du corps des diplomates. »
« Regardez le président de l’Ukraine qui apprend qu’il est seul et qui use malgré tout de diplomatie. À qui s’adresse-t-il ? L’UE ? Non mais au gouvernement israélien qui a de bonnes relations avec les USA et la Russie. Dommage que la France ne soit pas dans ce rôle… Pourquoi faire appel à une nation du Proche-Orient pour régler les problèmes qui se passent en Europe ? Parce que nous sommes dirigés par quelqu’un qui a fait n’importe quoi en Libye et en Syrie. Et le Mali ? Comment peut on être présent et incapable de prévoir un putsch ? »
La continuité territoriale
« C’est à la nation entière de se dire que La Réunion, c’est chez nous. On leur demande à Air France de le faire ? Pourquoi Air France ? Car on leur donne un paquet de pognon ! (…) Le critère de discrimination ne doit pas être la fortune. »
L’agriculture
« Si je suis élu, les fermes-usines seront fermées. Ici vous avez une avance avec la polyculture. Nous avons besoin de planifier et vous, vous êtes concernés plus que les autres car la malbouffe frappe plus ici qu’ailleurs. La bouffe est un sujet sérieux. Le mécanisme réunionnais de blocage des prix, je propose de l’étendre. »