Gilbert Annette et Ericka Bareigt ne vont certainement pas apprécier ce nouvel épisode qui les oppose aux socialistes du Sud. Cet après-midi, à Saint-Pierre, Patrick Lebreton, Jean-Jacques Vlody, Guito Ramoune ou encore Axel Vienne ont mis à jour leur volonté de créer un nouveau mouvement politique local : « L’Espoir à Gauche » Réunion en référence au mouvement national créé après le Congrès du Parti socialiste à Reims.
Depuis quelques semaines, on sentait le vent tourner au sein du Parti socialiste local. Après les accusations de fraudes révélées sur Zinfos et les épisodes tumultueux des précédentes élections européennes, les élus socialistes du Sud ont fait officiellement part de leurs « différences » avec la fédération locale du PS, dirigée par Gilbert Annette.
Signe fort d’une nouvelle position au sein de la gauche locale, ce mouvement, dont l’acte de baptême officiel est programmé ce dimanche à 9h30 au gymnase de Petite-Île, reflète le « profond malaise » qui secoue les rangs socialistes depuis plusieurs semaines et et s’inscrit dans la continuité du mouvement national, où siègent Ségolène Royal, David Assouline ou encore Vincent Peillon.
« différence et non pas notre dissidence«
Issu de la motion Royal lors du précédent Congrès de Reims, ce mouvement local a, sur le modèle national, pour objectif de « transformer les méthodes du PS en profondeur et de créer une plus grande proximité avec les militants et sympathisants mais aussi la population en général » indique le député-maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton. Car c’est bien de ce « triste constat » dont il a été fait écho cet après-midi par les élus du Sud; un constat lié à l’absence d’idées novatrices et de programmes de fond, selon le parlementaire de gauche.
« La fédération réunionnaise est complètement repliée sur elle même. Elle ne fonctionne que pour désigner les candidats (…) et nous avons vu ce que cela donne et ce, sans compter des pratiques pour le moins douteuses et une incapacité à rassembler le parti. Ce sont ces raisons qui nous ont poussé à marquer notre différence et non pas notre dissidence » ajoute Patrick Lebreton, qui devient, de ce fait, correspondant de « L’Espoir à gauche » pour l’Outre-mer.
« Une fédération locale à la dérive«
Les socialistes ruraux ajoutent, par ailleurs, que « ce mouvement associera à sa démarche les forces politiques de progrès » et qu’il demeure « illusoire, prématuré et prétentieux de désigner un candidat pour les prochaines échéances régionales » souligne Jean-Jacques Vlody. Si c’est bien le mouvement national qui est à l’origine de la création de cette section locale, la scission interne du PS local semble avoir servi d’accélérateur à ce projet, une scission liée à une « conception différente » selon Patrick Lebreton
Le conseiller général et conseiller municipal d’opposition au Tampon, Jean-Jacques Vlody précise à ce titre que le PS local serait devenu une forme de « microcosme de quelques individus qui se sont octroyés le droit de parler au nom des autres ». Sur ce point Guito Ramoune a souhaité rappeler qu« il n’y a pas que des ‘éléphants’ au PS mais aussi des jeunes qui veulent s’impliquer et faire avancer les choses…« .
En ce qui concerne les projets qui seront dévoilés ce dimanche, on peut citer l’aménagement du territoire, la « croissance verte créatrice d’emplois » et la démocratie participative à travers une écoute accrue. Des rassemblements dans chaque micro-région interviendront afin de faire émerger une réflexion nouvelle où tous les militants et sympathisants seront consultés.
Même si la perspective des échéances régionales de 2010 n’a pas été explicitement soulevée, le député-maire de Saint-Joseph a estimé que « rien n’était exclu » sur ce point.