Lors d’une conférence de presse donnée ce jour à Bras-Panon, le porte parole de l’ARCP, Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté, Jean-Hugues Ratenon, a fait part de ses craintes et des ses attentes concernant la visite du président François Hollande, demain dans l’île.
Pour lui, les réunionnais s’attendent à de grands changements avec cette visite présidentielle, « mais il n’en est rien ». Si on se réfère à sa campagne présidentielle, François Hollande a emporté une victoire écrasante à La Réunion avec plus de 71,49% des voix en sa faveur, « un signe de désespoir mais aussi d’espoir en sa présidence » explique l’homme de Bras-Panon. À l’époque, « le contexte était déjà difficile » selon lui, « le chômage à La Réunion était déjà élevé, la pauvreté présente et les revenus faibles ». Mais François Hollande n’aurait « pas tenu ses promesses » car « aujourd’hui, deux ans après, ces problèmes persistent voire s’aggravent » assure-t-il.
Jean-Hugues Ratenon regrette surtout l’absence d’un front commun de tous les politiques réunionnais, pour faire entendre les attentes de la population lors de cette visite « pourtant capitale pour La Réunion ». « Il n’y a que des petites voix, chacune revendiquant ses intérêts propres, mais si les élus ne peuvent pas parler d’une seule et même voix cela pose un véritable problème » soutient-il.
D’après lui, il y a un risque pour que la visite du président de la République soit vaine et que les collectivités réunionnaises « passent à côté ». Il craint que François Hollande ne fasse « que passer » sans être confronté à « un projet commun et des revendications conjointes » approuvées par les 24 maires, les parlementaires, la Région et le Conseil Général.
Parce qu’il existe « tellement d’injustices » à La Réunion, et que « l’on ne peut pas compter sur les élus », Jean-Hugues Ratenon annonce que l’ARCP répondra à l’appel de l’intersyndicale en se mobilisant devant la préfecture de Saint-Denis demain, à partir de 9h. Il invite d’ailleurs « le maximum de réunionnais » à se rendre à la manifestation pour qu’ils puissent scander leur « ras-le-bol ».