« Il était au tout début de cette grande période miterrandienne qui parle à toutes les Réunionnaises et tous les Réunionnais, qui ont bénéficié de pas mal d’avancées sociales que les jeunes et moins jeunes oublient car ils n’ont pas toujours la référence historique des choses », poursuit Ericka Bareigts.
L’édile dionysienne retient notamment de Jean-Claude Fruteau son combat pour l’égalité des chances, une thématique chère à l’ancien maire de Saint-Benoit « qui savait de quoi il parlait au vu de son histoire personnelle ». « Venant d’un milieu plus que modeste, il a su avec son éducation et l’école de la République faire cette brillante carrière aussi bien professionnelle que politique. Toujours avec l’idée que les outils de politique publique de gauche permettaient le progrès également et surtout pour celles et ceux qui en étaient les plus éloignés », tient-elle à rappeler. Un exemple de réussite pour le PS local donc, mais aussi « d’espérance et de la persévérance dans les combats ».
Pleine d’anecdotes sur ses années passées auprès de Jean-Claude Fruteau, Ericka Bareigts est encore marquée par la capacité de ce dernier à mobiliser les foules en grand orateur qu’il était mais aussi à convaincre aussi bien ses partisans que ses détracteurs. « Pour ceux qui ont connu Jean-Claude Fruteau à la tribune, c’était quelque chose. Et puis c’était un combattant : il donnait l’impression d’être réservé, à la limite de la timidité, mais quand on partait sur l’engagement politique et les combats, il était presque habité. Cela se vérifiait aussi bien lorsqu’il montait à la tribune que lors des réunions de travail avec les ministres. J’ai eu la chance de voir ça », se souvient son ex-collègue à l’Assemblée nationale.
Pour cette dernière, l’héritage politique de Jean-Claude Fruteau perdurera que ce soit dans sa famille politique qu’auprès des Réunionnais. « Il faut étudier ces hommes et femmes politiques qui ont marqué notre histoire politique c’est important car cela nous projette dans le temps. J’espère qu’il y aura des chercheurs, des historiens qui vont aller écrire demain sur la vie de Jean-Claude Fruteau pour que les jeunes puissent comprendre ce qu’il a fait et apporté à notre territoire ».
Parmi les nombreuses anecdotes sur Jean-Claude Fruteau, il y en a une qui particulièrement marqué Ericka Bareigts. « Lorsque j’étais encore jeune militante, j’ai dû lui exposer notre projet socialiste « Génération Ambition ». Et je le reconnais, j’étais tétanisée à l’idée d’aller expliciter le travail auprès de lui. Et à la fin, il m’avait dit que c’était une excellente idée, que c’était vraiment ça l’essence de ce que nous devions faire. Et là, j’étais la plus heureuse des militantes », confie Ericka Bareigts.