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Jean-Claude Fruteau est décédé : Une vie à défendre l’agriculture

Décédé ce mercredi à l'âge de 74 ans, l'ancien maire de Saint-Benoit, Jean-Claude Fruteau, a laissé une trace indélébile dans l'histoire politique de l'île et de sa ville. Retour sur les combats portés par le baron socialiste.

Ecrit par SI – le jeudi 28 avril 2022 à 14H55

Jean-Claude Fruteau est décédé

Jean-Claude Fruteau fut tour à tour premier secrétaire local du Parti socialiste (le premier de la fédération locale en 1981), conseiller général, maire de Saint-Benoit, conseiller régional, député, député européen, avant de revenir à ses premiers amours à la mairie de Saint-Benoit à la fin des années 2000. Figure de la fédération locale du PS dont il était un des derniers barons, son image est indissociable de la ville de Saint-Benoit, commune dont il a été maire durant près de 30 ans.

« C’est un jour de grande tristesse pour moi aujourd’hui puisque j’ai eu l’honneur de côtoyer de manière très proche Jean-Claude Fruteau en étant son adjoint durant trois ans », lance un de ses fils spirituels, l’actuel maire de Saint-Benoit, Patrice Selly pour qui son prédécesseur a été « un grand maire, un grand homme politique, un grand homme de gauche, un grand Réunionnais ».

Ce dernier retient de l’ancien patron du PS local la construction du « Saint-Benoit moderne » en permettant à la commune « de rayonner » durant de nombreuses années. « Jean-Claude Fruteau a aussi oeuvré à l’échelle de l’île pour l’égalité sociale, pour la défense de notre identité culturelle mais aussi pour l’agriculture réunionnaise et notamment pour la filière canne » poursuit son successeur à la tête de la cité bénédictine.

Jean-Claude Fruteau parlait toujours avec passion de cette thématique chère à son coeur et était vu par de nombreux agriculteurs et les syndicats du secteur comme un de ses plus grands défenseurs, intervenant aussi bien pour la reconnaissance du statut de la bagasse et de la nécessaire revalorisation de son prix d’achat que pour la défense des revenus des planteurs, que ce soit dans les couloirs de l’Assemblée nationale ou du Parlement européen.

Un rapport, qui porte son nom par ailleurs, a notamment permis à la filière canne locale et ses acteurs d’être mieux pris en compte aussi bien par Paris que par Bruxelles au milieu des années 2000 (subventions européennes, aide au maintien de l’activité sucrière, prime bagasse, etc…). « Il a laissé une trace indélébile dans la filière », glisse pour sa part l’ancien patron des Jeunes agriculteurs, Bruno Robert, aujourd’hui élu à la mairie de Saint-Benoit.

Connu pour son affinité avec le monde agricole, Jean-Claude Fruteau a également beaucoup oeuvré sur la question de l’égalité sociale en particulier sur le logement des plus démunis. « Il a permis à de nombreux Bénédictins d’avoir un logement en lançant une politique inédite à travers la ville, mais aussi à avoir du travail et retrouver une certain sens à leur vie. C’est ce côté humain et social qui m’a marqué. C’est d’ailleurs pour cela que les Bénédictins lui sont reconnaissants aujourd’hui », ajoute Patrice Selly.

Mentionnons également le combat de Jean-Claude Fruteau contre l’autonomie et pour le maintien de la départementalisation, qui a cristallisé les opinions et conduit des plaies importantes tant au plan de la classe politique de l’époque qu’au sein du PS. L’engagement de Jean-Claude Fruteau s’est également vérifié dans le domaine de la culture : valorisation de la culture créole, mise au devant de la scène de Gramoun Lélé, la création du festival du court-métrage à Saint-Benoit ou encore de la compagnie théâtrale des Bambous.

 

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