« Cette vidéo, c’est ma légitime défense »
Adepte de logorrhées, la terre entière lui en veut. « Parfois je suis colérique, mais j’ai des raisons« , indique-t-il en expliquant que ses droits sont bafoués. « Ça m’a fait du bien de faire cette vidéo au lieu de frapper des gens », glisse-t-il à la présidente qui peine à en placer une. L’expert psychiatre indique de son côté une certaine dangerosité et un trouble de la personnalité indiquant son penchant colérique. « Cette vidéo, c’est ma légitime défense. Je veux être quelqu’un de bien, faire autre chose, mieux que ça, peut-être dans la politique« , lance-t-il au tribunal en guise d’excuses et de conclusion.
« C’est une provocation à commettre un crime !«
Le parquet, interrompu tout au long de ses réquisitions par le prévenu, estime qu’il s’agit d’un « dossier assez particulier« , et d’ajouter : « c’est quelqu’un de paranoïaque, tout le monde lui en veut ! Il se croit en droit de s’en prendre à la société car ça se passe mal avec tout le monde. Il répond systématiquement par les menaces et la violence ! J’ai vu la vidéo, c’est extrêmement violent. C’est une provocation à commettre un crime !« . Le procureur requiert 2 ans de prison dont 6 mois assortis d’un sursis probatoire ainsi qu’un mandat de dépôt.
« Cette vidéo est un exutoire et sa violence, ce sont des mots »
L’avocat de la défense, pas aidé par son client, devra même intervenir pour le faire taire pendant les réquisitions. « Il a eu beaucoup de malheurs dans sa vie. Il y a un sentiment de persécution, il vit mal l’injustice. Il intériorise puis il explose. Cette vidéo est un exutoire et sa violence, ce sont des mots. Il s’est excusé et il regrette, il a besoin de parler et d’être accompagné », plaide la robe noire qui demande une peine « adaptée ». Me Yannick Carlet sera entendu par le tribunal. Son client est condamné à 18 mois de prison dont 10 mois assortis d’un sursis probatoire. Pour autant, il est incarcéré pour exécuter la partie ferme.
C’est en affirmant qu’il va porter cette décision en « cassation » qu’il quitte la salle d’audience sous bonne escorte policière. Le présidente lui indiquera avec fermeté de faire attention à ses propos qui représentent « un outrage à magistrat » compte tenu du ton qu’il emploie alors que l’audience n’est pas terminée.