La situation est extrêmement tendue au Japon et les autorités tentent, tant bien que mal, de gérer la crise. Mais la patience des Japonais commence à s’essouffler. Le gouvernement a exhorté toutes les personnes habitant à 20 kilomètres ou moins de la centrale de Fukushima-Daiichi de partir et a appelé les quelques 140.000 personnes vivant entre 20 et 30 kilomètres du complexe à se calfeutrer chez elles.
D’autre part, les ambassades diffusent leur propre message, par forcément en cohésion avec le discours des autorités locales: l’ambassade des États-Unis à Tokyo a conseillé aux citoyens américains vivant à 80 kilomètres ou moins du complexe de quitter leur domicile ou de se mettre à l’abri si une évacuation n’est pas possible.
Les médias japonais sont également devenus plus critiques sur la gestion de la catastrophe naturelle, puis nucléaire, par le Premier ministre, Naoto Kan, accusant au passage le gouvernement et l’opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), de ne pas fournir suffisamment d’informations sur le cours des événements.
Bilan provisoire : 5.000 morts
Pour sa part, le gouvernement français a exhorté ses citoyens à quitter Tokyo et à se réfugier dans le Sud de l’archipel ou à rentrer en France, insistant même auprès d’Air France pour mobiliser des avions en Asie à cet effet. Le Quai d’Orsay a annoncé la mise à disposition de deux avions gouvernementaux pour les Français souhaitant quitter le Japon.
Pendant ce temps, « les pompiers du nucléaire » poursuivent leur intervention pour tenter de refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, surchauffés en raison de la panne du système de refroidissement. Les niveaux de radioactivité au complexe de Fukushima-Daiichi ont encore augmenté, au point d’entraîner une évacuation temporaire des techniciens et des ingénieurs toujours à pied d’œuvre afin de refroidir les réacteurs du site.
La pression dans le réacteur n°3 de la centrale nucléaire est en hausse, a annoncé aujourd’hui Tepco. Un hélicoptère de l’armée japonaise a commencé ce matin à déverser de l’eau sur le réacteur pour refroidir les barres de combustible en surchauffe. La radioactivité était trop élevée hier pour procéder à ce type d’opération.
Le bilan établi par la police japonaise s’élève à 5.000 morts et 8.600 disparus. Les secouristes fouillent les décombres du tsunami, par des températures proches de 0°C.
